Loewe Foundation

Retour aux sources madrilènes pour le Loewe Craft Prize 2025

Par

Madeleine Voisin

le 23 juillet 2025

Après Paris, New York et Séoul, le Loewe Foundation Craft Prize, qui célèbre la crème de l’artisanat mondial, était de retour aux sources à Madrid, le 29 mai dernier. C’est en effet au musée national Thyssen-Bornemisza que les prix de cette 8e édition ont été remis, avant d’y être exposés pendant un mois.

Élodie Michaud, cofondatrice, avec Rebecca Fezard, de l’agence de design Horsstudio, qui fait partie des 30 finalistes du Loewe Foundation Craft Prize 2025, n’en démord pas : « Le Loewe Foundation Craft Prize, ce sont les Oscars de l’artisanat. »

L’artisanat dans la peau

Il faut dire que le rayonnement et la force de frappe de la maison Loewe, dans le giron du mastodonte LVMH, permettent non seulement de réunir des invités de marque, mais aussi de mettre en lumière toutes ces créations à travers une large exposition. Cette année, on retient les bijoux en dentelle d’argent du Japonais Fumiki Taguchi, les céramiques scarifiées du Ghanéen Kobina Adusah ou encore les vases de l’Américain Scott Chaseling, qui transforme le verre en une sorte de pâte Fimo organique, fluo comme une friandise.

Après Paris, New York et Séoul, le Loewe Foundation Craft Prize, qui célèbre la crème de l’artisanat mondial, était de retour aux sources à Madrid, le 29 mai dernier. C’est en effet au musée national Thyssen-Bornemisza que les prix de cette 8e édition ont été remis, avant d’y être exposés pendant un moi

L’œuvre en terre cuite du Ghanéen Kobina Adusah aborde sou - vent le thème du passage à l’âge adulte. Ici, I Still Face You comprend trois créations. De gauche à droite : Early Responsability, Growing With the Cracks et Without a Paapa (2023). HERO

Le Japonais Kunimasa Aoki, lauréat 2025, au côté de son œuvre Realm of Living Things 19’, en argile (2024). Loewe Foundation

Le Nigérian Nifemi Marcus-Bello a reçu une mention spé - ciale pour son banc en aluminium recyclé, TM Bench With Bowl (2023). HERO

White Expression, du Japonais Fumiki Taguchi (2000-2024), qui utilise une technique traditionnelle de ciselure japonaise autrefois employée sur les sabres traditionnels. HERO

Beyond a Slippery Grip, de Scott Chaseling (2024). À travers son travail du verre, cet artiste australien cherche à nous récon - cilier avec la fragilité de ce matériau en lui donnant un tout autre aspect, presque comme de la pâte à modeler. HERO

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« Les projets sélectionnés, tout comme les techniques mises en avant, sont si variés, qu’il est impossible de se comparer ou de se mettre en compétition les uns avec les autres, poursuit Élodie Michaud. Non seulement ce prix est très ouvert (il suffit d’avoir plus de 18 ans, NDLR), mais en plus, tous les finalistes sont mis en avant – et pas seulement les gagnants. »

Même si la dotation de 50 000 euros accordée au lauréat peut changer le cours d’une vie, « faire partie des finalistes est déjà un “win-win” », assure Patricia Urquiola, membre du jury – aux côtés notamment d’Olivier Gabet, directeur du département des Objets d’art au musée du Louvre, de Wang Shu, architecte chinois, lauréat du prix Pritzker, ou encore de Sheila Loewe, présidente, depuis le début du prix, de la Loewe Foundation.

Lancé en 2016 par l’ancien directeur artistique de la griffe, Jonathan Anderson, grand aficionado de savoir-faire, collectionneur de céramiques et toujours à la recherche de nouvelles techniques, « le Craft Prize a vocation à célébrer l’artisanat, sous-représenté et écrasé à l’époque par l’architecture et le design », conclut Patricia Urquiola. Il est depuis longtemps mis à l’honneur par la maison, fondée en 1846, qui était à l’origine un collectif d’artisans.