Dans le XIIIe arrondissement de Paris, les tours Duo conçues par Jean Nouvel ont été inaugurées en 2022. Une ode à l’architecture d’une autre époque, où le béton le dispute à l’acier et au verre, énergivores à souhait. À quelques encablures, l’agence LAN (Umberto Napolitano et Benoît Jallon) vient d’achever Wood Up, un immeuble d’un tout autre acabit.
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Le Paris de l’écologie
Construire un bâtiment écologiquement ambitieux au cœur d’un trafic urbain intense: le pari pouvait sembler incongru. Culminant à 50 mètres, cette nouvelle tour démontre que, malgré les idées reçues, hauteur et structure en bois ne sont pas incompatibles. Figure de proue du nouveau quartier Masséna Bruneseau, Wood Up illustre les possibilités techniques de ce matériau.

De l’aveu des architectes, la genèse fut complexe: « Un immense défi technologique pour lequel il a fallu convaincre, tout au long du projet, de sa faisabilité. » Derrière cette réalisation inédite, REI Habitat, promoteur pionnier de la construction bois en France né en 2009.
Habiter le périphérique autrement
Pour abriter 132 logements, du studio au cinq pièces, LAN ne s’est pas encombrée d’artifices, misant sur une écriture stricte et élégante, qui affiche sa singularité dans cet environnement bétonné. Lorsqu’on pousse la porte des appartements, difficile de ne pas être happé par leur niveau de qualité et le panorama, saisissant.

D’immenses fenêtres créent une sensation d’immersion dans la ville, « invitant à vivre avec la vue », selon Umberto Napolitano, sur la capitale et sur le Grand Paris. Au huitième étage, une loggia de 300 m² offre un espace partagé aux habitants, ouvert de part et d’autre.
Au sommet, un jardin commun, en bas, des commerces. Si le bâtiment semble cocher toutes les cases de l’exemplarité environnementale, ouvrir ses fenêtres relève néanmoins du défi, tant le bruit extérieur est assourdissant. Il faut alors se projeter dans un avenir plus lointain : celui d’une ville apaisée où le périphérique sera transformé en « boulevard urbain » (alliant des fonctions de déplacements et d’espaces publics de qualité) à l’horizon 2050.
Un engagement de la Ville de Paris, dont la première étape a été franchie le 3 mars dernier avec la mise en place d’une voie dévolue au covoiturage et aux transports en commun pendant les heures de pointe.
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