Le producteur italien Carlo Pontesilli vit dans la Ville éternelle, cité cinématographique s’il en est. Et l’histoire de sa maison possède les ressorts d’un bon scénario ! Construite dans les années 30 près du parc régional de l’Appia Antica, l’une des plus anciennes voies romaines, son habitation XXL est une ex-usine transformée en demeure atypique… où trône une salle de projection.
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La maison romaine du producteur de films Carlo Pontesilli ne regorge pas de détails particulièrement éclairants sur son activité. Si ce n’est une salle de projection privée, meublée de bancs de cinéma vintage… Non conventionnel, très contemporain, cet intérieur fascine néanmoins d’emblée par sa superficie et son plan ouvert : 320 m2 d’espace habitable, 240 m2 de jardin et des façades extérieures sur lesquelles grimpent des figuiers rampants.
L’ensemble produit une atmosphère douce grâce au gris tourterelle pâle qui recouvre une large partie des murs, une nuance « qui n’ennuie pas, qui accompagne, intéressante justement de par son intemporalité », explique le propriétaire. Quand il visite cette usine érigée dans les années 30 la première fois, Carlo Pontesilli la découvre totalement délabrée et envahie par la végétation. Mais il aime « l’idée de récupérer un espace urbain délaissé ». Et d’y trouver une telle tranquillité si près du centre.
Les immenses volumes ont été mis en valeur par la création de plusieurs puits de lumière. La découpe, notamment, d’un trou de 6 mètres sur 5 mètres dans le plafond a autorisé l’introduction d’une grande boîte en verre formant un patio arboré, qui fait aussi office de salon et de salle à manger extérieurs.
L’impluvium, le nom que lui a donné Carlo Pontesilli, évoque la partie rectangulaire en creux de l’atrium, qui recueillait l’eau de pluie dans la Rome antique. La quantité de lumière qui éclaire désormais l’espace met en valeur les murs de pierre d’origine, bâtis en opus romain, un procédé qui associe des blocs de différentes tailles.
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Les teintes claires et foncées, équilibrées, créent tout au long de l’année des ombres magiques. Carlo Pontesilli a ensuite suffi d’édifier deux cloisons pour délimiter les fonctions. Derrière l’une d’elles se trouve la cuisine, un grand volume de rangement, une buanderie et un local technique, tandis que l’autre recèle la salle de bains attenante à la chambre du propriétaire avec son dressing. Cette dernière a été isolée par des portes en verre à cadre métallique, qui rappellent le passé industriel du bâtiment et assurent la circulation de la lumière naturelle.
L’espace communicant, semblable à celui d’un loft, a permis d’aménager un salon et une salle équipée d’un grand écran. En raison de l’absence des traditionnelles ouvertures latérales, la principale source d’éclairage provient de lucarnes en verre dépoli. Un petit appartement avec entrée indépendante occupe une aile de la construction, l’ancien garage, et accueille les amis de passage.
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À trottinette dans son « magazzino »
Le propriétaire a pris au pied de la lettre la fameuse formule de Mies van der Rohe selon laquelle « Less is more » (« Moins, c’est plus ») : il a réduit la structure et son intérieur au plus simple, privilégiant le fonctionnel et limitant l’ornementation au strict minimum.
« Je souhaitais avoir peu de choses, mais des choses que j’aime beaucoup, et qu’il y ait beaucoup de place autour pour qu’elles semblent flotter », explique-t-il. Rien ne doit dominer, tout doit s’équilibrer, y compris sa propre présence. « Ici, je peux stocker mes souvenirs, mes livres, mes disques et les œuvres d’art collectionnées au fil des ans. Mais je peux aussi organiser des réunions de travail. C’est un espace dynamique et vivant. »
De fait, Carlo Pontesilli a baptisé son habitation « il magazzino », terme italien désignant un entrepôt où l’on peut se livrer à diverses activités. Enthousiasmé par ce grand espace ouvert, Carlo Pontesilli, lors de son emménagement, s’est acheté… une trottinette : « Je me promène dans ma nouvelle maison comme un enfant en liberté », conclut-il en riant.
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