L’artiste Amélie Baudin sublime les vitrines de Cartier

Pour sublimer les vitrines de ses trois magasins emblématiques, Cartier a donné carte blanche à l’artiste Amélie Baudin. Ses œuvres en argile cuite à très haute température exaltent les bijoux de la célèbre maison de joaillerie.

Alors que certains apprécient la beauté des drapés des statues en marbre de la Grèce antique ou dans les œuvres de la Renaissance, telles les études à la plume et à l’encre brune de Michel-Ange et du peintre Albrecht Dürer, l’artiste Amélie Baudin (née en 1973) préfère se référer aux plis des « lits défaits » ou de « la surface de l’eau ou de la peau ». Une vision poétique choisie par Cartier pour magnifier ses vitrines.


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Haute sculpture

Son univers est composé de sculptures intemporelles, issues d’une longue quête vers l’essence de la forme. Abstraites et monochromes, elles favorisent tous les jeux possibles d’ombre et de lumière, permettant ainsi de sublimer les bijoux légendaires de la maison Cartier, aux tonalités chromatiques exceptionnelles.

Amélie Baudin, en plein travail dans son atelier d’Aubervilliers, en région parisienne.
Amélie Baudin, en plein travail dans son atelier d’Aubervilliers, en région parisienne. Julie Limont

« L’idée du ruban qui sépare et pourtant lie et relie » s’est imposée à elle. C’est donc dans son atelier, situé à Aubervilliers, en région parisienne, qu’Amélie Baudin, à la tête du studio Officina, fondé en 2008, a modelé une cinquantaine de pièces uniques, afin de « dérouler un ruban architecturé qui court d’une vitrine à l’autre, tantôt drapé ou plissé, tantôt ondulé ou rigide ».

Ses œuvres, entrelacs de courbes sensuelles et d’arêtes géométriques, qui sont à la fois douces et austères, symbolisent toujours une dualité. Elles en sont même la métaphore : « J’aime l’ordre et le désordre, la liberté du tissu et la rigueur du corset, la présence et l’absence, le visible et l’invisible, l’apparition et la disparition. »

La main pour guide

Pour cette créatrice formée à la Villa Arson de Nice ainsi qu’à l’École des arts décoratifs de Strasbourg, chaque sculpture naît du geste. Si elle esquisse quelques croquis préparatoires, elle admet les abandonner aussitôt pour se laisser guider par la main et explorer ainsi plus librement la matière. À l’instinct.

Pour cette collaboration, l’artiste a sculpté une cinquantaine de pièces uniques en argile.
Pour cette collaboration, l’artiste a sculpté une cinquantaine de pièces uniques en argile. Julie Limont

Ce parti pris a séduit Cartier qui, par le passé, a utilisé du bois, du cuir gainé ou du papier japonais washi pour décorer ses alcôves, n’hésitant pas à apporter à cette maison à la renommée patrimoniale une touche d’audace et d’innovation.

> Dans les vitrines des trois adresses mythiques de Cartier: rue de la Paix, à Paris (IIe ), 5th Avenue, à New York, et New Bond Street, à Londres, de mi-janvier à courant mars.


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