Chez l’architecte franco-libanaise Aline Asmar d’Amman, les projets naissent d’un dialogue. De liens qu’elle parvient à tisser à travers son agence Culture in Architecture. Entre artistes et artisans, patrimoine et modernité, poésie et matérialité. En témoigne, la rénovation remarquée de l’Hôtel de Crillon et du restaurant le Jules Vernes avec la couturier Karl Lagerfeld. Cette rentrée, elle poursuit sa quête narrative avec sa première collection de mobilier dessinée pour The Invisible Collection. Une série de pièces qui rend hommage à l’art, aux savoir-faire et aux femmes.
Regards croisés
Avec cette collection, l’architecte concentre toutes ses ambitions créatives. Son travail interdisciplinaire, son intérêt pour la transmission des savoir-faire et ses recherches de la forme, pure, exaltant la beauté de la matière.
Divisée en famille, chaque série de pièces esquissée pour The Invisible Collection met l’accent sur une inspiration qui lui est chère.
Voluptueux, les fauteuils Georgia sont un hommage à l’artiste Georgia O’Keeffe. À ses toiles fleuries, à la sensualité évocatrice. A l’inverse, les assises Gent parées d’aluminium plié et peint, et de velours noir, fascinent par la dualité des matières, à l’image des photographies nocturnes d’Hiroshi Sugimoto dont elles font écho.
Pour accompagner le mobilier, les luminaires haute-couture Smoking empruntent les codes du tailleur légendaire et mêlent l’élégance discrète de leur structure d’acier et de laiton brossé à la préciosité des incrustations de pierres. Un travail méticuleux et artisanal qui fait écho au tapis Iris Blush, véritable toile abstraite tissée, et au papier peint Crystal Petal, imaginé au côté de Gournay comme une allégorie de la terre-mère.
Une exposition entre passé et modernité
A l’occasion de la Paris Design Week 2022, The Invisible Collection s’est à nouveau associé avec les ateliers Féau Boiseries pour présenter l’œuvre d’Aline Asmar D’Amman. Une première exposition personnelle au cœur de ces lieux chargés d’histoire.
Dans ces salles où les murs se recouvrent de boiseries et de panneaux décoratifs, les créations de l’architecte s’installent naturellement, révélant à leur tour les savoir-faire qui les ont façonnées. Au détour d’une pièce, l’artiste Robert Montgomery, représenté par la galerie Madga Danysz, dévoile une installation dont le message en néon « All Palaces are Temporary Palaces » résonne avec l’imposante verrière d’époque qui l’accueille.
Dans cette relation entre passé et modernité, la designer dévoile ainsi l’acte deux de son projet La Mémoire des Pierres. Une série de mobilier brutaliste imaginée avec poésie à partir de chutes de pierres. Avec sa nouvelle collection, Aline Asmar D’Amman poursuit sa quête artistique. Une recherche continuelle entre cultures, entre passé et futur.
> Collection d’Aline Asmar d’Amman pour The Invisible Collection ici.