Depuis deux ans, Joeri van Yper, créateur de chaussures, et Thomas Lambert, qui travaille dans l’audiovisuel, vivent dans un loft sous verrière. Entièrement réaménagé par l’architecte Chloé Leymarie, cet ex-atelier de menuiserie du Xe arrondissement est un véritable puits de lumière.
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Entre ciel et terre
Ce nouveau QG, entièrement restructuré par l’architecte Chloé Leymarie, cofondatrice de l’Atelier Leymarie Gourdon, est pour le moins insolite. Composée de deux allées pavées, la cour de l’immeuble est longée d’ateliers, de bureaux et d’app artements. Ici, les habitants vous saluent spontanément.

« Changer pour un rez-de-chaussée était tout nouveau pour nous », avoue Thomas, d’abord hostile, comme beaucoup de Parisiens, à l’idée de vivre au niveau du sol. Pour Joeri, né en Belgique et vivant dans la capitale depuis onze ans, c’était tout le contraire : « Ça n’était pas un problème en ce qui me concerne, d’autant que j’ai senti un véritable potentiel. » Mais le charme de cette oasis arborée les met d’accord dès la première visite.
Aujourd’hui, dans le salon cathédrale haut de sept mètres, il n’y a guère plus que les murs à peine poncés qui rappellent l’atelier de menuiserie qui jadis occupait les lieux. Pour une meilleure isolation, et pour installer le chauffage, les sols d’origine n’ont pas été conservés. Effectuer des travaux dans une grande copropriété suppose un bon nombre d’autorisations, mais rien ne les décourage.


Séduits par le compte Instagram de l’Atelier Leymarie Gourdon, ils confient la réfection de leur futur intérieur à Chloé Leymarie. Et optent pour un sobre mélange de bois, de verre et de métal.
Ils souhaitent un bureau en bas, deux chambres en haut ? L’architecte les écoute et leur répond en déplaçant l’entrée et ajoute une cloison dans le but de définir une nouvelle circulation. Après le lumineux bureau de Joeri, la cuisine-salle à manger se révèle, telle une scène dénudée prête à recevoir ses acteurs.


De toutes parts, une profusion d’agencements prennent à la fois en compte la fonction, l’esthétique et le budget. Côté cuisine, en effet, aucun meuble superflu en vue, mais juste des plans de travail en Inox. « Nous ne voulions pas d’une cuisine qui aurait été tellement chère qu’elle nous aurait fait hésiter à poser un verre sur le plan de travail », tacle Joeri van Yper.
Ne pas s’encombrer
À côté, sur une grande table en bois, le couple dîne à deux ou reçoit sous un magnifique luminaire. L’espace est d’autant plus généreux que les rangements sont nombreux. Le réfrigérateur disparaît dans une armoire en bois réalisée sur mesure. Quant au lave-linge, il est tapi derrière le lambris du salon.


Celui-ci, meublé de pièces de design à la fois récentes et vintage, indique que Joeri van Yper et Thomas Lambert – mais le premier un peu plus que le second – aiment chiner aux puces. La bibliothèque murale, sur mesure, remplie de livres, d’objets et de souvenirs de voyages, n’est pas saturée, et c’est fait exprès. Joeri van Yper et Thomas Lambert prennent leur temps… histoire de ne pas s’encombrer.
Sept mètres au-dessus, dans le toit en zinc, la lumière pénètre à travers la nouvelle verrière et éclaire tout l’espace. Un escalier, dont la géométrie métallique est adoucie par un arbuste, dessert les deux chambres et la salle de bains. De chaque côté, on a tout simplement vue sur… le ciel. Ici, rien n’est ni surchargé ni trop minimal. Car tout est une question d’équilibre.
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