À Milan, l’Italie vue d’en haut par le studio 8&A

Dans un quartier chargé d’histoire de la capitale lombarde, à un jet de pierre du Duomo, un homme d’affaires japonais désireux de s’imprégner d’« italianité » a confié la rénovation de sa nouvelle demeure au duo d’architectes Anna Barile et Antonio Ottoboni, du studio 8&A. Une confrontation réussie entre deux mondes.

Belle rencontre que celle de Shintaro Akatsu, homme d’affaires japonais, avec Anna Barile et Antonio Ottoboni, du cabinet d’architecture 8&A, à Milan. Shintaro Akatsu connaît l’Italie depuis l’enfance, quand il voyageait avec ses parents. « Je suis très épris de ce pays, témoigne-t-il. La culture, l’art, la mode, la gastronomie me fascinent, au point d’y venir une fois par mois, et cela depuis douze ans ! »

À l’intérieur de l’appartement imaginé par le studio 8&A  des photos d’auteur racontent l’Italie à travers des paysages, comme ici, dans le séjour, deux oeuvres de Francesco Iodice. Canapé William, de Damian Williamson (Zanotta), tables Bell, de Sebastian Herkner (ClassiCon), et vase Tronco, de Mario Botta (Alessi).
À l’intérieur de l’appartement imaginé par le studio 8&A  des photos d’auteur racontent l’Italie à travers des paysages, comme ici, dans le séjour, deux oeuvres de Francesco Iodice. Canapé William, de Damian Williamson (Zanotta), tables Bell, de Sebastian Herkner (ClassiCon), et vase Tronco, de Mario Botta (Alessi). Photos Henri del Olmo

Entrepreneur dans la distribution du gaz au Japon, il décide un jour d’ouvrir un nouveau chapitre afin d’assouvir ses nombreuses passions. Il diversifie ses activités en commençant par exporter du made in Italy : des produits de niche, peu connus, comme les montres du bijoutier Giorgio Grimoldi, les écharpes de Paolo Bottazzi, le cuir de la maison Shiro’, le verre de Berengo Studio à Murano et, dernièrement, les crèmes glacées et sorbets Grom, déjà célèbres mais inédits en Asie.

Dans la cuisine se déclinent des tons de bleu, couleur chère au maître des lieux. Carrelage au sol dessiné par Gio Ponti (La Riggiola). Table Tulip, d’Eero Saarinen (Knoll), chaises Superleggera, de Gio Ponti (Cassina), et suspension Canopy, de Francesco Rota (Oluce). Au fond, un buffet vintage restauré.
Dans la cuisine se déclinent des tons de bleu, couleur chère au maître des lieux. Carrelage au sol dessiné par Gio Ponti (La Riggiola). Table Tulip, d’Eero Saarinen (Knoll), chaises Superleggera, de Gio Ponti (Cassina), et suspension Canopy, de Francesco Rota (Oluce). Au fond, un buffet vintage restauré. Photos Henri del Olmo

Depuis peu, l’homme d’affaires développe aussi le secteur de l’importation. Le Japon s’installe à Milan dans la plus grande tradition du pays du Soleil levant : à deux pas du Duomo, Shintaro Akatsu ouvre un restaurant, l’Izakaya Sampei, et un take-away, le Musubi.

Vaste et lumineuse, la partie nuit occupe l’étage supérieur. Boiseries en noyer sur mesure de 8&A, lit Talamo, de Damian Williamson (Zanotta), chaise longue LC4, de Le Corbusier, Pierre Jeanneret et Charlotte Perriand (Cassina), tapis D.754.1, de Gio Ponti (Molteni&C), et appliques Wall Lamp, de Maurizio Navone (RestartMilano).
Vaste et lumineuse, la partie nuit occupe l’étage supérieur. Boiseries en noyer sur mesure de 8&A, lit Talamo, de Damian Williamson (Zanotta), chaise longue LC4, de Le Corbusier, Pierre Jeanneret et Charlotte Perriand (Cassina), tapis D.754.1, de Gio Ponti (Molteni&C), et appliques Wall Lamp, de Maurizio Navone (RestartMilano). Photos Henri del Olmo

Les activités se multiplient et se développent rapidement ; il décide alors d’acquérir une demeure qu’il souhaite empreinte d’un esprit italien ou, mieux encore, milanais. Il rencontre Anna Barile et Antonio Ottoboni à Tokyo, lors d’une soirée entre amis.

« C’est une belle histoire. Faire découvrir l’italianità et plus précisément Milan sous ses mille facettes à notre ami Shintaro fut pour nous un grand bonheur ; et réaliser ce projet dans un tel lieu avec toutes ses contraintes, un défi idéal », affirme Anna Barile, à droite.
« C’est une belle histoire. Faire découvrir l’italianità et plus précisément Milan sous ses mille facettes à notre ami Shintaro fut pour nous un grand bonheur ; et réaliser ce projet dans un tel lieu avec toutes ses contraintes, un défi idéal », affirme Anna Barile, à droite. Photos Henri del Olmo

Très vite, le courant passe ; le couple a un parcours riche, pluridisciplinaire, car, avant d’ouvrir son agence, il a exploré le monde de l’art, de la photo et du design. Aujourd’hui, la devise première des deux architectes est l’écoute du client. Leurs réalisations sont conçues de façon « globale », allant de l’architecture à la décoration intérieure, en passant par les œuvres d’art et les objets du quotidien.