Le studio Barber Osgerby s’expose à la galerie Kreo

Après des accessoires de douche pour Axor, des valises pour Rimowa et des chaises en plastique recyclable pour Emeco, le duo de designers britanniques se lance dans l’édition de lampes pour la Galerie Kreo.

Pour sa première exposition personnelle dans les murs de la Galerie Kreo, d’abord à Londres, de janvier à mars, avant Paris, à partir du 22 avril, le studio Barber Osgerby a imaginé « Signals », une série de luminaires composés d’une base monolithique en métal coloré d’où semblent fleurir de délicats pavillons en verre de Murano soufflé à la main.

Une première exposition londonienne

Edward Barber (à gauche) et Jay Osgerby investissent pour la première fois les espaces londoniens et parisiens de la Galerie Kreo avec « Signals », une exposition de leur nouvelle collection de luminaires.
Edward Barber (à gauche) et Jay Osgerby investissent pour la première fois les espaces londoniens et parisiens de la Galerie Kreo avec « Signals », une exposition de leur nouvelle collection de luminaires. Jessica Klingelfuss

Leitmotiv de ce travail, la forme conique des abat-jour rappelle les miroirs acoustiques de Denge, ces monumentales oreilles en béton posées le long des côtes anglaises du Kent dans les années 30 pour surveiller un éventuel envahisseur aérien. Le site historique avait déjà inspiré au duo une installation sonore et interactive réalisée pour Sony en 2010, à l’occasion du Salon du meuble de Milan. « Le cône est une forme fascinante qui permet de concentrer la lumière autant que le son. “Signals” évoque cette idée de diffusion… Les pièces symbolisent les phares d’un train autant qu’un système d’écoute ultra-sophistiqué », explique Jay Osgerby.

Des luminaires sculpturaux

Le lampadaire Signal R Polychromatic et ses deux cônes lumineux en verre de Murano (à gauche). / La suspension Signal C1 Polychromatic éclaire le banc Hakone (Galerie Kreo, 2016), aussi signé des deux designers, d’un jour nouveau (à droite).
Le lampadaire Signal R Polychromatic et ses deux cônes lumineux en verre de Murano (à gauche). / La suspension Signal C1 Polychromatic éclaire le banc Hakone (Galerie Kreo, 2016), aussi signé des deux designers, d’un jour nouveau (à droite). Alexandra de Cossette

Autre thème récurrent des designers, la présence d’interrupteurs intégrés, qui, plutôt qu’une commande déportée ou placée sur le fil électrique, ont pour vocation de tisser des liens affectifs entre l’utilisateur et son objet. « Nos pièces sont faites pour être touchées et activées. La chaise à bascule Tip Ton (Vitra, 2011) prend par exemple tout son sens une fois que l’on s’assied dessus ! » note Jay Osgerby.

Le savant mélange d’artisanat, de production industrielle et de technologie de pointe, véritable signature du duo, n’aura jamais été aussi efficace que pour Kreo. « Notre travail en galerie est le reflet de nos expérimentations et de nos recherches, loin des compromis inhérents à la production de masse », s’enthousiasme Edward Barber. Une fois allumées, les appliques murales et les lampes sur pied révèlent une étrange humanité, à mi-chemin entre la sculpture et l’objet fonctionnel. 

> « “Signals” dEdward Barber et Jay Osgerby ». À la Galerie Kreo, 31, rue Dauphine, 75006 Paris, du 22 avril au 14 juillet. Galeriekreo.com