C’est une ville – Tbilissi, en Géorgie – qui réunit les dernières créations du Studio Rooms et les photographies de Ketuta Alexi-Meskhishvili, le temps d’une exposition à la galerie Frank Elbaz. Deux disciplines qui s’unissent ici par le recours au « fait-main » et à une mémoire commune. Retour sur l’exposition The Wet Material.
Une scène artistique made in Géorgie
Mouvante et enracinée. Spontanée et traditionnelle. Tbilissi est une ville dont l’authenticité émane de son caractère changeant. Ce cadre est le point d’ancrage d’une génération à la recherche de bouleversement créative. Rencontrées sur le banc de l’Académie des Beaux-Arts de Tbilissi, Nata Janberidze et Keti Toloraia ont rapidement fondé le studio Rooms (2007).
À travers leur création, les deux designers ont souhaité transmettre leur histoire. Celle de leur terre natale, la Géorgie, pays de rencontre entre la culture orientale et la culture occidentale. Neuf collections et plusieurs projets d’aménagement d’intérieurs plus tard, le duo a conquis la scène internationale. Leurs pièces fascinent par leur dualité. Raffinées par le travail manuel d’artisans locaux et brutalistes par les matériaux utilisés. Simples par leurs formes sculpturales et complexes par les symboles qu’elles renvoient.
Premiers pas sur la scène française
Exposé à la galerie parisienne Frank Elbaz jusqu’au 19 mars, Rooms studio fait, cette année, ses débuts en France. Et c’est aux côtés de leur amie photographe Ketuta Alexi Meskhishvili que le duo géorgien imagine The Wet Material. Une exposition multidisciplinaire qui prend pour paysage la ville de Tbilissi. Entre tradition et modernité, le trio d’artistes unit ici leurs travaux dans un entrelacement du passé avec l’avenir.
Les chaises et les tables signées Rooms studio évoquent ainsi l’architecture historique de la cité et répondent à la symbolique des sacs plastiques vaporeux aux motifs géorgiens, photographiés par Ketuta Alexi Meskhishvili. Les références à la culture caucasienne sont omniprésentes et pourtant une certaine spontanéité dans les formes, dans la captation des symboles, ancre pleinement ces créations dans le présent. C’est le message de The Wet Material. Une « matière humide » qui trouble par sa nature aléatoire, par son résultat final imprévisible.
> Découvrir l’exposition The Wet Material par Rooms studio, jusqu’au 19 mars à la galerie Franck Elbaz.