Fondé à Mulhouse en 2018, La Double clique offre depuis plusieurs années de charmants artefacts qui semblent venir d’un passé futuriste, mêlant poésie et évocation du monde minéral. Rencontre avec ses designers qui voient dans l’impression 3D une nouvelle forme d’artisanat.
La poésie de la 3D
Tout commence à la Haute École des arts du Rhin à Mulhouse, où sont scolarisés Trystan Zigmann et Thomas Roger. Les deux étudiants se retrouvent autour de « l’envie d’explorer la modélisation 3D, l’univers digital et ce qu’il pouvait offrir en termes de “nouvelle poésie”.» Une volonté peu comprise alors. «Nos professeurs avaient du mal à nous suivre, à concevoir que nous puissions par exemple créer une “image poétique” à partir d’une modélisation en trois dimensions». C’est à cette même époque que les deux designers en herbe découvrent les joies de l’impression 3D.
« C’était la première année qu’il y avait ce type de machine à l’école et les avis étaient mitigés : soit c’était de l’ordre du “gadget”, ou alors c’était révolutionnaire pour la fabrication de maquette et de prototype. Nous nous sommes rapidement positionnés différemment par rapport au potentiel des ces nouvelles machines. Ce qui nous intéressait au départ, c’était d’imprimer des formes naturelles (roches, formes organiques, microbes, nuages, etc…). On était vraiment fan de ce rapport entre naturel et digital et on était sûrs de pouvoir aller beaucoup plus loin par rapport à cet univers hybride.»
Entre tradition … et fiction
Côté matière, la Double clique met l’éco-responsabilité au cœur de son travail. « Nous avons envie d’avoir une création qui parle du naturel. Si nous ne faisons pas un travail de recherche sur les matériaux que nous employons, notre démarche n’est pas crédible.» Ainsi, les bougies “See U” sont nées de cire usagée ou récupérée, fondue, puis à nouveau travaillée via des moules hydrosolubles imprimés en 3D. C’est ainsi que sont nées ces créations aux formes organiques, qui semblent naviguer entre des âges indéfinissables, tout comme ces vases profondément contemporains, mais aux évocations antiques et ces sculptures aux allures de totems archaïques.
« Nous aimons travailler sur un entre-deux : la tradition et la science-fiction. Nous nous inspirons beaucoup des formes du passé, des formes traditionnelles, même parfois des formes très primitives. Notre processus de création permet de propulser ces formes anciennes dans une dimension plus nouvelle. Cette ambiguïté qui nous était au départ reprochée, nous l’assumons aujourd’hui, c’est notre force.»
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