La troisième biennale Desert X s’intéresse à l’égalité entre les peuples

Pour sa troisième édition, la biennale américaine Desert X a exposé 13 œuvres monumentales en bordure du parc national de Joshua Tree, en Californie. Une programmation engagée sur l’égalité entre les peuples.

Clientèle ultra-branchée, communautés de beatniks et minorités isolées, la vallée de Coachella est un condensé des paradoxes du pays de l’Oncle Sam. Le festival Desert X, créé en 2017, invite le voyageur à découvrir l’histoire des lieux en abordant les questions d’identité, de mémoire et de territoire. « Nous n’avons pas voulu imposer de thème, affirme César García-Alvarez, chargé de la programmation avec Neville Wakeeld. Les artistes se sont emparés du site et parlent du désert autant que de préoccupations contemporaines. »

Des œuvres sous un climat aride

Entre le road trip et la balade, ici, les œuvres se méritent et il faut parfois marcher longtemps sous un soleil de plomb. Par exemple, What Lies Behind the Walls, de Zahrah Al Ghamdi, s’inspire de l’architecture de la vallée de Coachella et des paysages arides d’Arabie saoudite. À quelques kilomètres au sud, le labyrinthe en bref de palmier d’Eduardo Sarabia propose une rencontre avec les cultures autochtones. Au nord de Palm Springs, oasis huppée plantée au milieu d’étendues rocheuses, l’artiste amérindien Nicholas Galanin a posé un India Land monumental, très prisé des photographes.

Avec pour référence son livre, intitulé Jackrabbit Homestead: Tracing the Small Tract Act in the Southern Californian Landscape 1938-2008, qui s’intéresse aux chroniques d’une pionnière installée là dans les années 50, Kim Stringfellow, présente une cabane de 37 m2 : une réflexion sur les classes sociales, le capitalisme, les terres publiques et les biens communs.
Avec pour référence son livre, intitulé Jackrabbit Homestead: Tracing the Small Tract Act in the Southern Californian Landscape 1938-2008, qui s’intéresse aux chroniques d’une pionnière installée là dans les années 50, Kim Stringfellow, présente une cabane de 37 m2 : une réflexion sur les classes sociales, le capitalisme, les terres publiques et les biens communs. LANCE GERBER

Une référence à la célèbre pancarte publicitaire « Hollywoodland », érigée en 1923 et qui marquait la limite des terrains réservés à la population blanche de Los Angeles. Le cabanon de Kim Stringfellow, près de la chambre de commerce de Palm Desert est, quant à lui, inspiré des chroniques de Catherine Venn Peterson, pionnière installée non loin de là dans les années 50. Aimante, Belle, Forte, Déterminée… à Sunnylands, les pots fleuris, arrangés en arc de cercle, de Ghada Amer célèbrent les femmes à travers des mots-clés choisis par la population locale.

Desert X éphémère mais pérenne

Bien qu’éphémère, Desert X se veut pérenne : pour la série de toiles dessinées « Frequencies », Oscar Murillo a fait appel à des élèves du monde entier pour créer une œuvre collective destinée à être numérisée. À voir aussi, ParaPivot (sempiternal clouds), la sculpture en équilibre d’Alicja Kwade. Un clin d’œil au principe d’incertitude de Heisenberg, où, par sa présence, l’observateur change la forme de l’objet observé. Plus qu’une expo, Desert X est un parcours initiatique dont on ne sort pas tout à fait indemne.

> Désert X.org

L’installation de Nicholas Galanin, référence au panneau « Hollywood », en Californie, parle de terres colonisées, de propriété et de gestion des terres des communautés amérindiennes.
L’installation de Nicholas Galanin, référence au panneau « Hollywood », en Californie, parle de terres colonisées, de propriété et de gestion des terres des communautés amérindiennes. LANCE GERBER
The Passenger, d’Eduardo Sarabia: un labyrinthe en forme de pointe de flèche constitué de murs de petates – des tapis traditionnels tissés de fibre de palmier, inspirés par les récits de voyage liés au désert
The Passenger, d’Eduardo Sarabia: un labyrinthe en forme de pointe de flèche constitué de murs de petates – des tapis traditionnels tissés de fibre de palmier, inspirés par les récits de voyage liés au désert LANCE GERBER