Depuis quand l’idée de créer votre marque de mobilier vous est-elle venue ?
Pierre Yovanovitch : L’idée de concevoir une nouvelle branche nommée « Pierre Yovanovitch Mobilier » a muri au fil des années. Je conçois depuis une vingtaine d’années du mobilier sur mesure qui s’intègre aux projets d’intérieurs de mes clients, et je souhaitais démocratiser mes pièces en les offrant à un plus large public.
Cette idée ne va-t-elle pas à l’encontre des pièces sur mesure que vous créez spécifiquement pour vos clients ?
Il s’agit plutôt d’une continuité de mon travail… Ayant travaillé quelques années chez le couturier Pierre Cardin, j’ai l’habitude de faire un parallèle entre le mobilier à la mode. On pourrait comparer les pièces que je réalise pour mes clients privés à du design de haute couture. Celui qui sera accessible dans le showroom qui ouvrira dans les prochaines semaines dans le centre de Paris se rapprochera plus du prêt-à-porter. C’est une façon de le rendre accessible.
45 pièces design totalement inédites
En quoi consiste cette première collection ?
Il s’agit de 45 pièces totalement inédites. Le but n’est pas de démocratiser les pièces uniques que j’ai déjà réalisées sur mesure pour mes clients.
Votre mobilier a souvent l’air très doux et confortable. Est-il fait pour réconforter ?
D’une certaine manière, oui. J’ai la volonté de transmettre du bien-être à celui qui s’assiéra dans mes fauteuils. J’aime personnellement me sentir confortable sur une assise ou un canapé. C’est d’ailleurs le cas avec le fauteuil Mama Bear, qui reflète cet univers de l’enfance et qui me parle beaucoup. Ma timidité m’a donné les moyens de créer du mobilier qui me correspond, tant par ses matières que par ses formes enveloppantes.
Un mobilier « made in France »
Pourquoi insister sur le fait que vous utilisez des matériaux et le savoir-faire français ?
Venant du domaine de la mode, il est important pour moi de me concentrer sur le choix des matières. Le lin, la laine et le mélèze sont des matériaux que j’utilise de manière fréquente car je sais où me les procurer. Du Jura aux Alpes-de-Haute-Provence, tous les matériaux que j’utilise sont sourcés en France, hormis le verre qui provient d’un autre pays européen. J’aime aller à la rencontre des artisans qui ont un véritable savoir-faire et savent reproduire exactement ce que je souhaite. Je cultive ainsi un lien très fort avec la céramiste Armelle Benoît, avec qui je travaille main dans la main pour la réalisation de nombreuses créations. C’est le cas de la table basse ou encore des luminaires en terre. L’avantage avec l’artisanat français, c’est le rayonnement qu’il a auprès des étrangers. Ces savoir-faire ont une vraie aura…
N’est-ce pas changer de métier que d’ouvrir un showroom de vente de mobilier ?
Effectivement, il s’agit d’un tout autre projet que je suis heureux de voir se concrétiser. J’ai choisi pour cela de m’entourer des bonnes personnes comme Cédric Morisset en tant que directeur général. Je souhaite créer une marque de mobilier sur le principe de l’univers de la mode, en renouvelant chaque année le catalogue avec de nouvelles collections.
> Le showroom de Pierre Yovanovitch ouvrira ses portes le 15 juin 2021 au sein de l’hôtel particulier qu’occupe son agence au 6, rue Beauregard, 75002 Paris.