Shigeru Ban, Toyo Ito, Jean Nouvel, Rem Koolhaas, Zaha Hadid… Le catalogue Olivari dresserait presque un inventaire des Pritzker Prize ! Mais, en 1911, lorsque Battista Olivari décide de produire des poignées de porte dans le Piémont, il ne se doute certainement pas du destin qui attend son usine de Borgomanero, où une centaine d’ouvriers réalise encore aujourd’hui l’intégralité des modèles de la marque. Celle-ci prend véritablement la voie du succès au début des années 30, quand Antonietta Ramelli succède à son mari à la tête de l’entreprise et entame une série de collaborations avec des figures incontournables de l’architecture italienne.
Avides de modèles sur mesure qui intègrent parfaitement leurs bâtiments milanais, Marcello Piacentini et Vico Magistretti ouvrent la marche, rapidement suivis par Gio Ponti. Après une première poignée dessinée pour le Palazzo Montecatini en 1937, ce dernier signe finalement ses modèles les plus célèbres au milieu des années 50, alors que la société enchaîne les collaborations avec Franco Albini, Luigi Caccia Dominioni ou le studio BBPR.
Simultanément éditées à destination des particuliers, leurs créations imprègnent définitivement la philosophie de la firme italienne, dorénavant attelée à poursuivre la démarche de ses prestigieux partenaires : « produire des formes élégantes et très fonctionnelles, capables de durer et de rester contemporaines, comme l’explique Antonio Olivari, désormais à la tête de l’entreprise avec ses quatre frères. On peut dire que leur approche est devenue une méthode de travail, une leçon qui se perpétue avec les architectes d’aujourd’hui. » Pour preuve, les modèles Plume, de Piero Lissoni, et Icona, de Vincent Van Duysen, à peine édités et déjà intemporels.