L’aménagement de bureau est un secteur dans lequel chacun fait sa place à sa façon. Certains se concentrent sur une clientèle cible, d’autres sur un produit, quand d’autres encore en ont une approche plus globale. C’est cette stratégie qui a permis à Cider de devenir un acteur incontournable du tertiaire, grâce à Robert Acouri, qui reprend, en 2012, cette entreprise née en 1976. En quelques années, l’homme d’affaires la transforme en un groupe de quatre entités aux activités complémentaires. Pour Cider, la sélection et la distribution du mobilier tertiaire. 2SW, créée en 2016, prend en charge les lots architecturaux et réalise les aménagements des espaces de travail. BTA gère le transport et le montage du mobilier. Enfin, La Manufacture du design, née en décembre 2012 et lancée officiellement en février 2013, est la société éditrice de mobilier.
La Manufacture du Design symbolise le renouveau de Cider car, par le design, elle fait entrer le groupe dans de nouveaux territoires. « Nos clients ne veulent pas toujours d’une offre standard pour leurs aménagements de bureaux ou leurs sièges ; ils préfèrent parfois que l’on crée des modèles expressément pour eux, indique Robert Acouri, le président du groupe Cider. Nous avons donc demandé à des designers de concevoir des produits spécifiques et avons créé La Manufacture du design. Notre premier vrai projet, en 2015, a été Pentagone, un système modulaire de cloisons acoustiques dessiné par Gilles Belley et Perrine Vigneron. Aujourd’hui, c’est un best-seller. »
La société d’édition apporte au groupe une véritable valeur ajoutée : « 80 % de nos ventes sont réalisées avec nos propres produits, poursuit Robert Acouri. Croire dans l’apport des designers nous a permis de réaliser un miracle ; j’ai repris une société au chiffre d’affaires de 1 million d’euros qui est aujourd’hui un groupe réalisant 26 millions d’euros. Si nous étions restés uniquement un distributeur, nous n’existerions plus. » Pour la production, le groupe a choisi l’Italie, pays jugé plus simple, plus flexible et moins coûteux que la France. En mai 2013, La Manufacture du design a ouvert son showroom parisien entre la Madeleine et Opéra. L’espace abrite les bureaux de l’entreprise à l’étage sur 280 m2 et présente l’offre sur 320 m2 au rez-de-chaussée. L’occasion pour le visiteur de voir, de toucher et d’essayer les créations du studio interne, mais aussi celles de jeunes designers, comme Matthieu Pauthe pour les tables basses Petal et Leaf, Adrian Blanc pour les banquettes modulaires Eelo, Bastien Chapelle pour les assises Ingrid…
L’éditeur collabore aussi avec des personnalités plus établies, comme Industrial Orchestra (les bureaux Good Wood, la Chaise-Bibliothèque-No 1, le mobilier À table…), le Studio Désormeaux/Carrette (les assises Cast, les tables basses Circuit…) Frédéric Ruyant (le bureau Joint Venture) ou Sarah Lavoine, avec laquelle a été réalisé l’aménagement intérieur du siège du groupe L’Oréal à Levallois. Depuis son lancement, l’offre a séduit bien d’autres grands comptes : Airbnb, Thales, Publicis, Pages Jaunes, Coca-Cola, BNP Paribas, mais aussi les espaces de coworking soucieux de proposer des lieux professionnels mais conviviaux, comme ceux de Nextdoor, Covivio…
L’avenir s’écrit dans un esprit d’ouverture. Si Cider se concentre sur le tertiaire, La Manufacture du design devrait devenir une marque globale, ouverte aussi au contract, au retail, aux 2,5 millions de TPE et aux particuliers. Pour les approcher, Cider a déjà créé sa market place, Be-mydesk.com. Une approche qui correspond aux nouveaux usages : travail à domicile, coworking… Robert Acouri, qui gérait la direction artistique « avec le coeur, mais pas avec les bonnes connaissances techniques », a confié ce rôle à un designer de renom. Sans dévoiler pour l’heure son patronyme, le dirigeant indique : « Son apport est précieux, car il a une vision à la fois artistique, commerciale et une expertise sur le mode de production. Il va nous aider à atteindre notre objectif, à faire de La Manufacture du design une marque de dimension internationale d’ici à 2020-2021 avec, pourquoi pas, l’ouverture d’espaces à la fois showroom et bureaux. J’aimerais aussi créer un style de vie avec cette marque… Pourquoi pas en faisant travailler les designers sur un vestiaire de mode masculine, comme ce qu’ont fait Jaime Hayón et Jasper Morrison pour Jijibaba ? » On l’aura compris, Robert Acouri ne manque ni d’imagination ni de perspectives.