Prouvé, Perriand, Panton, les Eames, Colombo… Lors de la dernière édition des Puces du design au printemps, ces grands designers ont attiré près de 10 000 visiteurs venus dans l’espoir de mettre la main sur la perle rare, c’est-à-dire un original à prix abordable. « Le mobilier des années 50, 60 et 70 n’avait jamais connu un tel engouement. Les collectionneurs ont fait monter sa cote. Pour faire des affaires, il faut désormais s’intéresser au design plus récent, celui des années 80, par exemple », prévient Fabien Bonillo, l’instigateur de l’événement.
Depuis 1999, le marché du vintage a donc évolué et les Puces du design avec lui. D’une quinzaine de stands à l’origine dans les rues du quartier Montorgueuil, on est passé à près de 70 dans un hall entier de la Porte de Versailles… « La valeur des pièces ayant augmenté, nos exposants ont tendance à soigner de plus en plus leurs espaces, à réaliser des scénographies qui ressemblent à de vrais intérieurs », se réjouit Fabien Bonillo.
Du côté du collectif de designers 5.5, directeurs artistiques du salon depuis novembre 2016, on parle de « culture du design » et « d’antiquités de demain ». « En plus de repenser l’identité visuelle de l’événement, nous avons voulu montrer que le design n’est pas figé dans le passé, que le public est aussi capable d’apprécier la création contemporaine », explique Jean-Sébastien Blanc, le porte-parole des 5.5, fidèles à leur réputation d’agitateurs.
Sous leur impulsion, la « rue des designers-makers » accueille désormais les pièces d’artisans et « la designerie », sorte de braderie, reçoit une marque de renom invitée à écouler un stock de produits neufs. Un « Village du design contemporain » a même été créé pour des éditeurs d’aujourd’hui comme Moustache ou les associées de Tsé & Tsé. Quant à « l’exposition événement », qui rend hommage à un grand nom de la discipline, elle met à l’honneur l’Italien Ettore Sottsass (1917-2007), qui aurait eu 100 ans cette année.
« Pour des enfants des années 80 comme nous, Sottsass est un modèle qui a su casser les codes. Il a marqué un tournant dans l’histoire du design », souligne Jean-Sébastien Blanc. À voir et à s’offrir : la sculpturale bibliothèque Carlton (Memphis Milano, 1981), une pièce culte ; le mobilier de bureau modulable Synthesis 45 (Olivetti, 1973) ou encore la fameuse machine à écrire portable Valentine (1969, Olivetti).
« 37es Puces du design ». Paris Expo – Porte de Versailles (Paris XVe), du 9 au 12 novembre. Le jeudi, de 14 heures à 22 heures. Vendredi, samedi et dimanche, de 10 heures à 19 heures.