En 2005, l’histoire d’amour des Formento a commencé à South Beach. Elle les a ensuite menés à Londres, New York, puis dans le Connecticut. Mais c’est finalement à Miami qu’ils décident de s’installer en 2014. Comme ils voyagent six mois par an en moyenne, ils ont choisi de se fixer dans une partie du monde où il fait beau quelle que soit la saison. Quand on leur a demandé à quoi ressemblait leur maison, ils nous ont simplement répondu : « C’est une maison normale, dans une résidence sécurisée. » Lors de notre premier rendez-vous, sur Skype, on avait pourtant aperçu une jolie piscine, des livres plein les murs, des papiers peints hypergraphiques et beaucoup d’objets vintage non identifiés !
Une fois sur place, on s’est aperçu que nos photographes étaient aussi de grands fans de mobilier, notamment des fifties (comme nous !). Royal System (1944), la magnifique étagère modulable signée du Danois Poul Cadovius trôn dans le bureau de Richeille, mettant en valeur la collection d’artéfacts japonais de cette dernière. D’autres pièces de mobilier, typiques des années 50 et 60 américaines (Russel Woodard ou Kent Coffey notamment) donnent au lieu un air rétro, certes, mais révèlent surtout cet amour du couple pour l’histoire, son intérêt pour des périodes ciblées que Richeille et BJ ont tant de plaisir à recréer dans leurs photographies. Ce goût pour les mélanges éclectiques reflète par ailleurs parfaitement leur curiosité.
Miami est peut-être l’une des villes les plus dynamiques du monde mais le couple ajoute qu’il est aussi très facile d’y changer de rythme et de s’échapper le long de la côte, dans des lieux isolés et incroyables, en particulier dans les Keys, un archipel de milliers d’îlots situé dans le détroit de Floride. « Même après toutes ces années, je trouve toujours étrange de vivre dans une ville où tout le monde semble être en vacances. Bien sûr, il y a toute cette frange de population très jet-set qui arbore ses voitures de sport et ses yachts mais il y a surtout tous ces aspirants au bonheur qui viennent d’Amérique latine et qui, en cherchant une place au soleil, apportent une nouvelle dynamique et une atmosphère authentique. »
Lorsque l’été est trop étouffant, les Formento (@formento2) migrent naturellement à New York, qui est à seulement deux heures de vol ; pour l’Europe, il faut compter huit heures environ, ce qui, pour ces globe-trotters insatiables, est bien pratique. Chaque hiver, Miami devient le centre du monde avec la foire d’art contemporain Art Basel Miami Beach, sans compter tous les festivals de musique, dont le fameux Ultra Music Festival, en mars, dont le succès lui a valu de s’exporter dans le monde entier. « La scène artistique est très cool ici, commente BJ, et puis c’est une très belle ville qui abrite de très belles personnes. Les plages sont de renommée mondiale, vous pouvez vous régaler des meilleures spécialités cubaines, des meilleurs mojitos et du meilleur café, après celui de La Havane ! »
Dans la maison des Formento, cette même décontraction est de mise et, pourtant, dans chacune des pièces, une certaine sophistication et un réel goût pour la mise en scène règnent. Plusieurs mondes s’y croisent et s’entrelacent, un métissage entre masculin et féminin, entre l’Asie et l’Amérique, comme dans les photographies du couple, en somme. Certaines sont d’ailleurs exposées au format 40 x 60 et mettent invariablement en scène un personnage qu’ils ont conçu de toutes pièces. Finalement, dans cette maison où Richeille et BJ vivent seuls avec leurs deux chats persans, beaucoup de monde(s) coexiste(nt).