Co-fondateur du mouvement Supports/Surfaces à la fin des années 1960, esprit libre hors de toutes tendances, Noël Dolla se partage entre création et pêche méditative. Il habite en bord de mer, à deux pas du port de Nice, dans une maison rouge avec toit-terrasse coincée entre de hauts immeubles. Chez lui, maison et atelier ne font qu’un. Mais c’est sur le toit que souvent, il expérimente ses œuvres.
À l’occasion de la Fiac, invité par la Galerie Bernard Ceysson, l’artiste dialogue avec l’eau en investissant le grand bassin des Tuileries et les trois du Petit Palais. « Ces trois petits bassins bénéficient d’un cadre verdoyant plein de charme. J’ai eu envie d’y installer une pièce très poétique car le lieu s’y prête : une ligne, un triangle et un carré posés à l’horizontal sur l’eau. Ces trois formes vont générer des lignes verticales dans l’espace, fixées en tension aux branchages des arbres. » Et puis, mystère, il est aussi question de clochettes tintinnabulantes, de vent, de sons, de disques d’or et de lumières LED qui clignotent sous l’eau…
Dans le jardin des Tuileries cette fois, les couleurs sont à l’honneur : le rouge, le noir et le blanc suivront le dessin d’une immense étoile déployée sur la totalité de la surface du bassin. « L’art est là pour toucher les gens, les amener à réfléchir par le biais de la beauté et de la poésie. » Avec ces installations, Noël Dolla poursuit son exploration en utilisant d’anciens supports, tels les plumes et les flotteurs. Souvent ce sont des reprises d’œuvres des années 1970 : « Comment réactiver les choses sans les copier… »
Fiac, Paris, du 20 au 23 octobre.