Accessible uniquement par la mer depuis Ibiza, l’île de Formentera a toujours cultivé son image de petit éden écologique. Si les habitants se sont toujours farouchement opposé à l’installation d’un aéroport, l’île doit aussi ce statut à la Posidonie, une plante marine classée en 1999 au Patrimoine Mondial par l’Unesco. La raison ? Son processus de photosynthèse bien plus puissant que celui de la forêt amazonienne, favorise la vie d’une faune et flore inédite, et au passage des eaux cristallines que l’on croyait réservées aux Seychelles.
Ambiance hippie
Même si les derniers hippies semblent avoir quitté ce paradis, les amateurs du genre pourront tout à fait cultiver leur nostalgie grâce à plusieurs adresses.
Five Flowers Hotel & Spa
Situé à Es Pujols, le centre touristique de Formentera, cet hôtel cinq étoiles – le premier de l’île – a tout misé sur une esthétique qui sent bon les années 60. D’un blanc immaculé, le lobby donne le ton avec ses assises accueillantes d’un jaune résolument pop et quelques Ball Chairs d’Eero Aarnio. Un kitsch criard pleinement assumé qui se poursuit dans les chambres à grand renfort de fleurs au-dessus du lit, sur les miroirs etc…
Lassé par ces couleurs un peu trop franches ? Ne claquez pas la porte si vite, le toit terrasse de l’établissement abrite le Janis Restaurant, évocation évidente de la regrettée star américaine du rock. Aux fourneaux, Sara Valls, jeune cheffe créative, flatte les produits méditerranéens et locaux. Une table à découvrir après quelques cocktails et croquettes aux épinards et gorgonzola, au jambon ibérique ou calamar, dégustées au Sky bar. Le lieu est d’ailleurs idéal pour les amateurs de couchers de soleil qui pourront y assister depuis la piscine de la terrasse.
Enfin, luxe ultime, le Five Flowers n’est qu’à 150 mètres de la plage, où vous pourrez profiter des eaux de Formentera. Les réveils matinaux y seront récompensés par un splendide lever de soleil, avant de retourner à l’hôtel, pour profiter du copieux buffet du petit déjeuner.
> Five Flowers Hotel & Spa, 84 Carrer des Fonoll Marí, Es Pujols
Le marché hippie del Pilar de la Mola
Après avoir fait un tour au Phare de la Mola, accroché sur une falaise à l’est de l’île de Formentera et offrant une vue panoramique qu’il serait dommage de manquer, pourquoi ne pas aller déambuler au marché hippie de la Mola ? S’il n’a de hippie que le nom, les enfilades d’étals de ce marché à taille humaine donnent un petit aperçu de la création locale. Notre préférence va au travail de Julie Aubrun, qui à travers de très poétiques aquarelles, dresse le portrait de Formentera.
Autre incontournable du “hippie market”, la bijouterie d’Enric Majoral. Arrivé sur l’île dans les années 1970, cet autodidacte qui a fait ses débuts à mi chemin entre l’artisanat et l’expérimentation est aujourd’hui un bijoutier établi, qui n’a de cesse d’évoquer les icônes de son île, à l’image la collection “Posidonia” en hommage à la célèbre plante aquatique.
> Marché hippie, 89 Avenida de la Mola, La Mola
Où dormir ?
Gecko Beach Club
Adresse de référence sur l’île de Formentera, le Gecko Beach Club est une véritable bulle de tranquillité. Ce boutique-hôtel, tout en sobriété, est posé sur la plage de Migjorn, la plus vaste de l’île. Mêlant la chaleur du bois à l’élégance de simples tonalités de bleu, les chambres sont relevées par une œuvre aux inspirations érotiques. Donnant directement sur la mer, l’établissement propose également des cours de yoga en extérieur dans ce cadre idyllique, avec le délicat parfum des pins et en fond sonore, la rumeur des vagues.
> Gecko Beach Club, Ca Mari, Playa Migjorn
Teranka
Toujours sur la page de Migjorn, le Teranka semble donner une véritable leçon d’hospitalité. Autrefois auberge de jeunesse, cette méchante bâtisse construite dans les années 1970 s’est offert une seconde vie en rouvrant en juillet dernier. Cachée derrière un mur de pierres, elle nous accueille au son d’une petite fontaine avant de nous recevoir dans son lobby décoré avec goût, et offre au passage une exposition d’art contemporain qui sera renouvelée tous les six mois et dont la curation est à saluer.
Si le Teranka ne donne pas directement sur la plage, sa terrasse qui jouit d’un panorama incroyable sur la mer et une pinède sans fin l’excuse mille fois. Sur cette même terrasse, la carte du célèbre restaurant japonais Nobu est à découvrir. Pour rester dans une dynamique méditerranéenne, retour au rez-de-chaussée à la table du chef Juan Martin, à la tête du Vert Mer, qui retravaille les grands classiques de la cuisine espagnole, à l’image d’un gaspacho aux cerises. Enfin, l’espace piscine, meublé avec soin dans un esprit contemporain et cossu, protégé par les pins, rend le départ très difficile.
> Teranka, Carrer Sant Agustí, Playa des Arenals
Où manger ?
Can Pasqual
Pour déguster le Peix Sec, du poisson séché qui entre dans la composition d’une salade typique de l’île de Formentera, direction la table de Can Pasqual. A ne pas manquer non plus, la Greixonera spécialité sucrée locale faite à partir d’ensaimadas, brioche typique des Baléares.
> Can Pascal, Carrer des Vicari Joan Mary, Es Caló
Quimera
A deux pas du port se cache cette table dirigée par la cheffe Ana Jiménez García. Inspirée par Formentera et la mer Méditerranée, elle a été auréolée par une étoile Michelin en 2014 lors de son passage au restaurant Can Dani, aussi situé à Formentera. Il y a deux ans, c’est le guide espagnol Repsol qui l’a récompensée pour son travail chez Quimera. A ne pas manquer, le délicieux tartare de bar frais, avec caviar d’agrumes.
> Quimera, 22 Avenida Mediterránea, La Savina
Et aussi …
Une plage à choisir : À l’extrémité du Parc naturel Ses Salines à traverser à vélo, vous trouverez un banc de sable où vous prélasser. Depuis celui-ci, vous apercevrez Es Vedra, l’un des îlots les plus connus d’Ibiza, auquel on prête des pouvoirs magiques et l’un des magnétismes les plus puissants de la planète.
Un vignoble à visiter : Après une brève déambulation dans les vignes, découvrez les vins du domaine de Terramoll. Cadeau idéal à glisser dans sa valise.
Et l’architecture ?
Soucieuses de ne pas tomber dans les écueils du tourisme de masse, les autorités des Baléares encadrent consciencieusement les nouvelles constructions. Mais cela n’empêche pas la jeune scène locale de s’exprimer sur son île. La preuve avec le cabinet Marià Castelló, qui s’est fait récemment fait remarquer pour son projet “Es Pou”. Élégante maison qui se déploie en trois volumes à l’intérieur des terres, elle se pare des délicates couleurs de son environnement, comme les verts sourds des amandiers et des figuiers ou des ocres tendres des champs de blé et d’avoine.
