«Que veux-tu faire quand tu seras grand ? » C’est ainsi que débute la note d’intention du défilé homme automne-hiver 2021 durant la Paris Fashion Week, pour Louis Vuitton, chez qui officie alors Virgil Abloh en tant que directeur artistique. À la tête de la division masculine du malletier français depuis 2018, l’Américain aux multiples talents n’a jamais vraiment voulu choisir.
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Né à Rockford, dans l’Illinois, Virgil Abloh se disait aussi bien artiste, architecte que créateur de mode. DJ à ses heures, il s’est formé en génie civil, pour ensuite obtenir une maîtrise en architecture à l’Institut de technologie de l’Illinois. Étudiant, il suit un programme établi par Mies van der Rohe à partir des notions du Bauhaus. Il apprend alors à combiner les disciplines, de l’art à l’artisanat en passant par le design.
C’est donc sans surprise que lors de ce fameux défilé de 2021, le fondateur du label Off-White, qui décède cette même année, choisit un décor, qui, avec ses constructions habillées de marbre vert et d’exemplaires du fauteuil Barcelona, fait référence au Pavillon allemand conçu par le maître et l’architecte d’intérieur Lilly Reich à l’occasion de l’Exposition universelle de 1929.
« Mies est mon autre Michael Jordan », avait-il déclaré non sans malice. Michael Jordan, le célébrissime joueur de basket-ball, que l’on serait tenté de voir dans la silhouette du sifflet de la bouilloire 3909 à laquelle Virgil Abloh ajoute sa signature, variation espiègle de l’illustre bouilloire 9093, dessinée par Michael Graves en 1985 pour Alessi.
Développée par Alaska Alaska, studio fondé par le créateur américain, cette « mise à jour iconographique [se situe] quelque part entre le collage dadaïste et le remix musical, aboutissant à une pièce qui est incontestablement basée sur l’originale, mais aussi entièrement nouvelle ». Une collaboration parmi tant d’autres, où Abloh honore, tout en les revisitant, les grands noms du design du XXe siècle pour marquer pleinement à son tour le XXIe siècle.
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