Le vase d’Avril par Tsé Tsé que tout le monde s’arrache

Zoom sur une pièce iconique (et française !) des années 90.

Reconnaissable entre mille, cette succession de tubes à essai en verre est devenue un véritable classique du design français. Si les connaisseurs ont une fâcheuse tendance à l’appeler vase Tsé Tsé, du nom de la maison de design qui en est à l’origine, cette gracile horizontale répond pourtant au nom de « Vase d’Avril ». Il faut dire que Tsé Tsé associées et le Vase d’Avril sont nés la même année, en 91, à l’initiative de deux designeuses parisiennes, Sigolène Prébois et Catherine Lévy.

Formé d’une structure métallique articulée, dans laquelle s’enfilent 21 tubes de verre hauts de 15 cm, le Vase d’Avril a été inspiré aux créatrices par l’ikebana, cet art de la composition florale japonais. Permettant d’isoler chacune de ses fleurs, le « Vase d’Avril » par Tsé Tsé propose une autre façon de dessiner un bouquet, mais en format paysage. Loin d’être fixe, cette ligne fleurie peut prendre la forme voulue par son propriétaire, et ce grâce aux pièces assemblées, pouvant tourner les unes par rapport aux autres. Aussi, après avoir ôté un tube de l’une des extrémités du vase, il est possible de la connecter à son opposée pour former une boucle. Le procédé est le même s’il on souhaite l’écourter ou le rallonger.

Vase d’Avril édité par Tsé Tsé et créé en 91
Vase d’Avril édité par Tsé Tsé et créé en 91 Tsé-Tsé

Habillées de zinc légèrement oxydé, les pièces métalliques du fameux vase d’Avril par Tsé Tsé deviennent au fil complètement mat et affiche une « légère rouille grise pareille à une grive » souligne le studio avec poésie.

De Saint-Germain-des-Prés à Beaubourg

La légende voudrait que le Vase d’Avril par Tsé Tsé n’ait pas connu tout de suite le succès qu’il méritait alors. La reconnaissance est venue grâce à la bonne fée Christian Tortu, fleuriste de renom qui y a vu un nouvel outil nécessaire à sa création, et a eu la bonne idée de l’afficher dans sa vitrine de Saint-Germain-des-Prés pendant des années. Une fois cette injustice corrigée, le « Vase d’Avril » connaît la consécration totale, en faisant son entrée dans la collection permanente du Musée d’Art Moderne Georges Pompidou en 97, soit six ans après sa naissance.

Trois décennies plus tard, le « Vase d’Avril » a évolué et a vu sa famille s’agrandir avec le « Petit Vase d’Avril » pensé pour les fleurs des champs et les bouquets d’enfants. Il s’est aussi teint en roux pour ses 25 ans et a pris de l’ampleur en 2008 dans une version XXL pour les branchages et les plus grandes fleurs. Une trajectoire remarquable pour la maison de design Tsé Tsé toujours indépendante.