Quelle est l’histoire de l’entreprise ?
Tanguy Van Quickenborne : Van Den Weghe existe depuis les années 1960. À ses débuts, c’était une entreprise spécialisée dans le béton architectonique. Plus tard, son fondateur a choisi de s’attaquer au marché de la pierre car il était plus sensible aux matériaux naturels et au design d’intérieur de luxe. Pour ma part, j’ai commencé à travailler il y a quinze ans dans l’entreprise et j’ai repris sa direction en 2010. Aujourd’hui, notre volonté est d’étendre notre clientèle. Nous nous tournons désormais vers l’Europe, avec l’ouverture de bureaux à Paris mais aussi à Berlin, Stockholm et Zurich.
Un showroom parisien
Avez-vous fait appel à un architecte d’intérieur pour concevoir le showroom parisien ?
Marien Monnet : Oui, il s’agit d’Olivier Chopin de l’agence Ylié, un client avec qui nous travaillons régulièrement et à qui nous avons fait appel pour notre l’aménagement de ce bureau parisien.
Quelles sont les agences d’architecture françaises avec qui vous collaborez ?
Tanguy Van Quickenborne : 95 % de nos clients sont des architectes et les 5 % restants, des particuliers. Nous travaillons fréquemment avec des praticiens de renom tels que Jean Nouvel – nous avons fournis tous les socles du Louvre Abu Dhabi –, Pierre Yovanovitch, l’agence RDAI ou Félix Millory pour ne citer qu’eux…
Le marbre que vous commercialisez est-il à destination de projets publics ou privés ?
Marien Monnet : Nous travaillons principalement pour des appartements privés. Les projets d’hôtels ou de restaurants sont rares car Van Den Weghe ne propose que de la pierre de très haute qualité, ce qui représente un budget très important. Chez des particuliers, le marbre est fréquemment utilisé dans les salles de bains, les cuisines, pour les habillages, revêtements de sol, muraux voire même des plafonds. Dernièrement, un projet de hammam parisien nous a demandé un travail d’une grande minutie pour recouvrir la totalité de la pièce en marbre. Nous fabriquons également des prises de courant en pierre sous la marque Lapris.
La démarche éco-responsable de Van Den Weghe
L’empreinte carbone liée au transport du marbre est importante. L’entreprise est-elle engagée écologiquement ?
Marien Monnet : Oui, absolument, c’est un réel engagement de notre part. Depuis un peu moins d’un an, nous avons démarré une production de terrazzo fabriqué avec les chutes de fabrication, sous le signe du réemploi. Nous prenons des morceaux de pierre que l’on dispose dans un grand cadre. À l’intérieur, on y coule une matière qui va lier l’ensemble et on ponce pour lisser la surface.
Combien de temps faut-il pour fabriquer une plaque de terrazzo ?
Tanguy Van Quickenborne : Cela dépend du type de pierre qu’il y a à l’intérieur et de sa quantité. En général, quelques heures suffisent pour produire une plaque qui doit ensuite sécher 5 à 7 jours. C’est pour cette raison que l’on ne coule pas le terrazzo directement sur les chantiers. Les planches sont faites dans notre atelier en Belgique et ensuite découpées sur-mesure selon les dimensions réclamées par l’architecte. La taille et la couleur des coraux ainsi que la couleur du ciment qui va lier les pierres les unes aux autres dépendent totalement de l’architecte/client. Comme pour le marbre, les dimensions standards sont de 20 mm d’épaisseur mais on peut descendre jusqu’à 15 voire 12 mm.
Le marbre devient un objet de design voir d’art
D’où proviennent les pierres du catalogue Van den Weghe ?
Tanguy Van Quickenborne : D’à peu près partout dans le monde où il y a des carrières, mais principalement d’Italie, de France, du Portugal, de Scandinavie, d’Allemagne, de Suisse et de Belgique, bien sûr ! Après, tout dépend de la qualité recherchée, si c’est du granite ou du marbre… On achète les tranches de pierre qu’on fait livrer dans notre atelier en Belgique pour les transformer et les façonner. Chez nous, il n’y a jamais de dimension standard. On peut tout aussi fournir des blocs de 20 x 60 cm que de 3 x 1,80 m. Tout dépend de la carrière et de la qualité de la pierre.
Comment la qualité joue-t-elle sur l’esthétique de la pierre désignée ?
Marien Monnet : Le rapport à la lumière est intéressant. La couleur et la densité du marbre que l’on peut affiner jusqu’à 1 ou 2 mm le rendent parfois translucide. Nous avons réalisé une lampe en mouvement, qui existe en deux exemplaires seulement et qui joue sur ces propriétés.
> Showroom parisien. 6, rue Montalivet, 75008 Paris. Site officiel de Van Den Weghe.