Vallauris, ses potiers, son musée de la Céramique… et Picasso. C’est dans ce village provençal, entre Cannes et Antibes, que le père du cubisme se réinventa, de 1948 à 1955, créant d’innombrables assiettes, plats, vases, pichets et ustensiles de terre dans l’atelier de Madoura. Suivant son exemple, cette biennale se devait d’aborder « un tournant, celui de l’ouverture et de l’éclatement des normes habituelles », comme le précise Alain Lardet, consultant design et métiers d’art (et cofondateur des Designer’s Days à Paris) : « Il s’agit de présenter tous les champs de la création auxquels la céramique peut être liée. […] Sa pérennité est conditionnée à de nouvelles expérimentations. D’où l’ouverture de cette édition vers le design. »
Ils sont donc quarante-quatre céramistes et designers venus du monde entier à avoir été sélectionnés par un jury présidé par l’architecte Michele De Lucchi. Tous participent au grand prix, inauguré en 1966. Deux femmes de générations et de cultures distinctes ont été récompensées cette année, la Hongroise Maria Geszler (née en 1941) et la Française Safia Hijos (née en 1975). Leurs créations seront présentées au musée Magnelli.
Au programme figurent plusieurs expositions comme « Terra Italia », organisée par le musée international de la Céramique (MIC) de Faenza, en Italie, pays à l’honneur, ou « Singularités évocatrices », intitulé sous lequel le trentenaire néerlandais Olivier Van Herpt, diplômé de la Design Academy d’Eindhoven, dévoile quelques-uns de ses vases conçus avec des imprimantes 3D, qu’il fabrique lui-même. Enfin, un workshop dirigé par le designer Jean-François Dingjian et le céramiste Claude Aïello est orchestré en partenariat avec l’École nationale supérieure de création industrielle (ENSCI). À la découverte de la céramique du XXIe siècle…
> Biennale internationale de céramique contemporaine. Musée Magnelli, musée de la Céramique, place de la Libération, à Vallauris (06), jusqu’au 4 novembre.
Deux autres lieux accueillent la biennale. Renseignements : 04 93 64 71 83.