Val Thorens : l’hôtel Altapura, entre esprit alpin et déco rétro design

Cet hiver, l'hôtel Altapura sort de l'hibernation doté d'un nouveau manteau. Imaginé par l'architecte breton Christophe Bachmann, perché au sommet de la plus haute station d'Europe, il invite les grands skieurs comme les amateurs de détente à un séjour à rebours des stéréotypes du genre.

Un pied sur les pistes, l’autre dans la chaleur du spa, l’hôtel Altapura et ses 88 chambres sont incontournables dans la station de Val Thorens. Si jusque-là il affichait une combinaison taillée à la scandinave, épurée et sobre en couleurs, cet hiver c’est un tout autre look qu’arbore le paquebot alpin. Imaginé par Christophe Bachmann, habitué des projets en altitude jamais clichés, son nouveau décor rend hommage aux années 1970 qui virent naître la station.

Un nouveau propriétaire pour l’hôtel Altapura

Spécialisé dans la transition énergétique, le groupe Eoden a choisi de poursuivre sa diversification dans l’hôtellerie en acquérant l’Altapura l’an passé. Un choix naturel puisque le bâtiment a été construit dès 2010 selon des directives éco-responsables : il n’est par exemple pourvu que de trois petits balconnets, le balcon favorisant les ponts thermiques sur les structures exposées au froid, réclamant ainsi plus de chauffage en intérieur.

La nouvelle décoration de l’hôtel Altapura a été réalisée par Christophe Bachmann.
La nouvelle décoration de l’hôtel Altapura a été réalisée par Christophe Bachmann. Studio Chevojon

L’Altapura, naguère propriété de la famille Sibuet, affichait complet la majeure partie de la saison hivernale. Son relooking était donc un pari risqué pour son nouveau propriétaire. Pourtant, en cette mi-décembre encore épargnée par les vacanciers, sa nouvelle mouture, plus aérienne et graphiquement affirmée, voyait déjà 70 % de ses chambres occupées.

Un coup d’œil dans le rétro par Christophe Bachmann

Ses mises en scène ont déjà gravi des sommets. De la Folie Douce à Chamonix en passant par le restaurant La Cucucina à Val d’Isère, Christophe Bachmann démontre que les décors d’altitude peuvent aussi se détacher de l’imaginaire des sports d’hiver en esquissant des ambiances industrielles qui ne mettent jamais de côté confort et élégance.

Les skis qui ornent ce mur sont les seuls clins d’œil alpins qui se glissent dans la partition décorative de l’Altapura.
Les skis qui ornent ce mur sont les seuls clins d’œil alpins qui se glissent dans la partition décorative de l’Altapura. Studio Chevojon

Pour l’hôtel Altapura, il appose sa patte moderne et fait grimper sur les pistes les plus belles références du design d’aujourd’hui et d’hier. En clin d’œil à la naissance de Val Thorens dans les années 1970, c’est cette période qui donne le ton de son décor, ponctué de pièces design devenues culte comme les tabourets Tam Tam d’Henry Massonnet (1968), les lampes FlowerPot de Verner Panton (1968) ou les chaises empilables de Bruno Rey (1970), rééditées par Hay.

Les chambres aussi mettent en scène des pièces iconiques de design. Ici, le fauteuil à bascule RAR du couple Eames.
Les chambres aussi mettent en scène des pièces iconiques de design. Ici, le fauteuil à bascule RAR du couple Eames. Studio Chevojon

D’autres références contemporaines équilibrent la nostalgie du lieu : des canapés B&B Italia ou encore des luminaires sculpturaux des Canadiens de Bocci. Lampes rappelant l’univers de Vallauris et livres issus de la collection NRF campent enfin sur les étagères et les meubles, conférant à l’hôtel Altapura l’âme d’un foyer.

Trois nouveaux restaurants… et un bar !

Accueillant pour ses hôtes et ses clients de passage, l’Altapura a également repensé son offre de restauration.

Un temps mis de côté, le bar s’installe en plein cœur du grand salon et prend toute la lumière avec son allure Art déco et sa silhouette imposante. Riche d’une belle collection des meilleurs spiritueux français et internationaux qu’il met en avant à la façon d’un podium, il propose une carte de cocktails inédits mais aussi les incontournables du genre.

Autour de lui évoluent trois restaurants : le 2.MILLE.3, un buffet au petit-déjeuner et au dîner, cantine le déjeuner ; le Casa Alta qui propose une cuisine italienne loin des clichés ; la Laiterie, un restaurant à raclettes et fondues très gourmand, couplées à un accord mets et vins (ou champagne !).

Le spa Pure Altitude

La famille Sibuet a notamment bâti sa renommée sur Les Fermes de Marie, son établissement megévan doté d’un jardin alpin. Y pousse l’edelweiss, une fleur dont les propriétés incroyables ont conquis Jocelyne Sibuet. La marque de cosmétiques Pure Altitude est née de ces bienfaits uniques. Elle fournit à l’hôtel Altapura ses produits de beauté et ses protocoles de soins.

Dans une ambiance forestière rappelant les troncs qui ponctuent les espaces communs, les rituels Pure Altitude ont aussi été développés en totale synergie avec les besoins des skieurs, s’inspirant des traditions des pays nordiques et baltes pour assouplir et soulager.

Le spa de l’hôtel Altapura jouit également d’une large piscine.
Le spa de l’hôtel Altapura jouit également d’une large piscine. Studio Chevojon

Libre d’accès sans réservation, l’espace igloo et sa spirale nordique, alternant chaleurs sèche et humide, ponctué de douches-cascade s’achevant par une friction de glace pilée, activent la circulation sanguine et favorisent la récupération musculaire.

Le tout s’ouvre sur l’espace fitness équipé des derniers appareils Technogym. Un ultime effort avant de relaxer dans la piscine intérieure-extérieure, sous les flocons ?


Trois questions à Christophe Bachmann, décorateur de l’hôtel Altapura :

IDEAT : Comment votre esthétique s’est-elle mariée aux éléments existants ?

Christophe Bachmann : Notre source d’inspiration a été Charlotte Perriand, qui avait déjà largement inspiré l’architecture de l’hôtel et la décoration initiale, qui méritait toutefois un petit rafraîchissement. Plus globalement, nous nous sommes immergés dans les codes modernes de cette période essentielle du design qu’ont été les années 50 à 70, et qui inspirent toujours l’architecture et la décoration.

Nous nous sommes également appuyés sur le design international — Charlotte Perriand a séjourné au Japon ou au Mexique — pour penser le restaurant italien, très inspiré des bureaux d’Air France à Tokyo, ou encore donner des accents vintage américains, avec des luges chinées directement aux USA pour le restaurant 2.MILLE.3. Enfin, nous avons totalement repensé le niveau inférieur de l’hôtel, tout en nous éloignant des codes montagnards traditionnels (bois, fourrures…) que l’on retrouve encore beaucoup dans l’hôtellerie alpine.

Distiller de grands noms du design, est-ce là votre patte ? Une envie d’éduquer les voyageurs ?

C. B. : Cet hôtel cinq étoiles est un lieu de villégiature de sports d’hiver pour une clientèle internationale, habituée à voyager aux quatre coins du monde dans les plus beaux palaces. Notre intention était d’étonner les résidents en mettant en avant des objets de marques plus confidentielles tout en s’appuyant sur des piliers du design, ici modernistes, qui sont des références facilement identifiables pour des clients amateurs de belles choses. Notre crédo est toujours de mixer les pièces, qu’elles soient de marques connues ou non, issues du commerce, fabriquées sur mesure ou chinées aux quatre coins du monde, pour proposer des assemblages inattendus, afin de surprendre les clients et ce, toujours en partant de l’histoire des lieux que nous travaillons.

> Hôtel Altapura. Rue du Bouchet, 73440 Val Thorens. Réservations.

Nos autres adresses à Val Thorens

Une nouvelle adresse design, un spa XXL, des sensations fortes… La plus haute station d’Europe cultive l’esprit sportif et le sens de la fête. Perchée entre 2300 et 3200 mètres d’altitude, sur le domaine des 3 Vallées, elle promet poudreuse et soleil jusqu’en mai. Suivez le guide !

Suivez le guide !