Tess Baes / Courtesy of Château de Cassis

Tendances 2021 : Gloire à la Provence !

Remise en scène par Jacquemus et son défilé dans les lavandes, envahie depuis l'exode urbain de 2020 et adoubée par le dernier beau livre édité par Assouline, la Provence s'impose comme la destination qui donne le ton créatif de 2021. Tout un programme…

Les couleurs de ses marchés, son imaginaire élégamment suranné et ses vedettes au naturel ont bâti un mythe. En Provence, on rêve de rouler en Méhari, un foulard noué dans les cheveux, avant de s’échouer sur une plage pour lire du Pagnol. La région incarne depuis toujours la France dans son versant cool. Et, si depuis une poignée d’années, les créatifs parisiens lui rendent hommage ou cherche à le réinventer, le Sud-Est se suffit à lui-même. La preuve par quatre.


1/ Provence Glory : Un hommage en images

Provence Glory (éditions Assouline).
Provence Glory (éditions Assouline). Assouline

Le timing n’aurait pas pu être mieux choisi pour célébrer l’arrivée des beaux jours… Assouline dégaine en avril un nouveau beau livre à la couverture aguicheuse. Provence Glory est une ode ensoleillée richement nourrie de clichés vintage et contemporains qui ont tous en commun de réchauffer la rétine. Le journaliste François Simon signe de sa belle plume les textes de ce recueil, poétiques et nostalgiques, qui introduisent à merveille cette Provence dont personne ne saurait exactement tracer les contours. De Nîmes à Nice ? De la Méditerranée à la Drôme ? A chacun son interprétation : tant qu’il y a du soleil, tout va !

Le Château de Cassis figure dans les belles pages de Provence Glory.
Le Château de Cassis figure dans les belles pages de Provence Glory. Eric BERACASSAT/Gamma-Rapho via Getty Images

> Provence Glory, éditions Assouline, 95 €. En vente sur Internet et à la boutique Assouline (35, rue Bonaparte, 75006).


La perpétuelle renaissance de Lou Pinet

Le restaurant Beefbar s’étend sous la pergola et sur la terrasse, avec vue sur la garrigue.
Le restaurant Beefbar s’étend sous la pergola et sur la terrasse, avec vue sur la garrigue. Matthieu Salvaing

Refuge de Sagan, Vian, Picasso et Gréco, Lou Pinet est le creuset depuis les sixties du style bobo-chic provençal. Revampé par l’architecte-décorateur Charles Zana et le paysagiste Jean Mus, l’hôtel de 34 chambres rouvre en ce mois d’avril dans une version revue et corrigée pour mieux laisser transparaître son âme originelle. A la hauteur du standing de ses cinq étoiles, Lou Pinet propose un restaurant estampillé Beef Bar, un spa Tata Harper, une référence dans le bien-être naturel, et une quiétude à toute épreuve. Un luxe situé à moins de cinq minutes de la place des Lices de Saint-Tropez.

Chacune des chambres dispose d’un jardin ou d’un balcon privé avec salon extérieur pour déjeuner, dîner ou prendre le soleil.
Chacune des chambres dispose d’un jardin ou d’un balcon privé avec salon extérieur pour déjeuner, dîner ou prendre le soleil. Matthieu Salvaing

> Lou Pinet. 70, chemin du Pinet, 83990 Saint-Tropez. Réservations (Réouverture le 13 mai 2021).


Cocteau aux fourneaux

Raynaud invite sur céramique la patte de Jean Cocteau.
Raynaud invite sur céramique la patte de Jean Cocteau. Raynaud

L’âme de Jean Cocteau (1889-1963) plane encore sur Côte d’Azur. Celui qui a marqué de son trait aérien et emporté toutes, ou presque, les cités provençales, de Marseille aux Baux-de-Provence en passant par les villas les plus in de l’époque (Noailles à Hyères, Blanche aux portes de Toulon…), continue d’inspirer la jeune garde. En témoignent de nombreux hommages créatifs, comme les collections du tapissier Lelièvre, l’hôtel Le Sud, à Juan-les-Pins ou la patte du jeune et prometteur designer Luke Edward Hall. Mais aussi les arts de la table de la maison Raynaud, qui reproduisent à l’identique des dessins du poète parisien.

Dans son costume de velours vert à chemise de dentelle blanche, tel un jeune lord, Luke Edward Hall présente l’une de ses assiettes à l’antique de la série dessinée pour le porcelainier toscan Ginori 1735.
Dans son costume de velours vert à chemise de dentelle blanche, tel un jeune lord, Luke Edward Hall présente l’une de ses assiettes à l’antique de la série dessinée pour le porcelainier toscan Ginori 1735. BILLAL TARIGHT / RICHARD GINORI / TENEUES

> Collection Jean Cocteau par Raynaud.


Souleiado, tel un phénix

La nouvelle collection d’inspiration provençale de Souleiado.
La nouvelle collection d’inspiration provençale de Souleiado. Souleiado

Souleiado revient de loin… Si ses racines remontent au XVIe, en parallèle des débuts de la fabrication d’indiennes (tissus peints ou imprimés) à Marseille, la marque signe pour la première fois de ce nom ses tissus en 1939. Passée de main en main – notamment celles, expertes, de Chantal Thomass –, Souleiado incarne jusqu’aux années 80 l’excellence du savoir-faire et du style provençal, de par ses imprimés typiques et ses couleurs gorgées de vitamine. La belle demeure ensuite endormie quelques décennies, avant de se réveiller en 2009 sous l’impulsion de Daniel et Stéphane Richard, à Tarascon. Si le grand comeback se fait encore attendre, le style provençal a trouvé son ambassadrice…

Gloire à la Provence !
Gloire à la Provence ! Souleiado

> Souleiado. Site Internet.