Les couleurs de ses marchés, son imaginaire élégamment suranné et ses vedettes au naturel ont bâti un mythe. En Provence, on rêve de rouler en Méhari, un foulard noué dans les cheveux, avant de s’échouer sur une plage pour lire du Pagnol. La région incarne depuis toujours la France dans son versant cool. Et, si depuis une poignée d’années, les créatifs parisiens lui rendent hommage ou cherche à le réinventer, le Sud-Est se suffit à lui-même. La preuve par quatre.
1/ Provence Glory : Un hommage en images
Le timing n’aurait pas pu être mieux choisi pour célébrer l’arrivée des beaux jours… Assouline dégaine en avril un nouveau beau livre à la couverture aguicheuse. Provence Glory est une ode ensoleillée richement nourrie de clichés vintage et contemporains qui ont tous en commun de réchauffer la rétine. Le journaliste François Simon signe de sa belle plume les textes de ce recueil, poétiques et nostalgiques, qui introduisent à merveille cette Provence dont personne ne saurait exactement tracer les contours. De Nîmes à Nice ? De la Méditerranée à la Drôme ? A chacun son interprétation : tant qu’il y a du soleil, tout va !
> Provence Glory, éditions Assouline, 95 €. En vente sur Internet et à la boutique Assouline (35, rue Bonaparte, 75006).
La perpétuelle renaissance de Lou Pinet
Refuge de Sagan, Vian, Picasso et Gréco, Lou Pinet est le creuset depuis les sixties du style bobo-chic provençal. Revampé par l’architecte-décorateur Charles Zana et le paysagiste Jean Mus, l’hôtel de 34 chambres rouvre en ce mois d’avril dans une version revue et corrigée pour mieux laisser transparaître son âme originelle. A la hauteur du standing de ses cinq étoiles, Lou Pinet propose un restaurant estampillé Beef Bar, un spa Tata Harper, une référence dans le bien-être naturel, et une quiétude à toute épreuve. Un luxe situé à moins de cinq minutes de la place des Lices de Saint-Tropez.
> Lou Pinet. 70, chemin du Pinet, 83990 Saint-Tropez. Réservations (Réouverture le 13 mai 2021).
Cocteau aux fourneaux
L’âme de Jean Cocteau (1889-1963) plane encore sur Côte d’Azur. Celui qui a marqué de son trait aérien et emporté toutes, ou presque, les cités provençales, de Marseille aux Baux-de-Provence en passant par les villas les plus in de l’époque (Noailles à Hyères, Blanche aux portes de Toulon…), continue d’inspirer la jeune garde. En témoignent de nombreux hommages créatifs, comme les collections du tapissier Lelièvre, l’hôtel Le Sud, à Juan-les-Pins ou la patte du jeune et prometteur designer Luke Edward Hall. Mais aussi les arts de la table de la maison Raynaud, qui reproduisent à l’identique des dessins du poète parisien.
> Collection Jean Cocteau par Raynaud.
Souleiado, tel un phénix
Souleiado revient de loin… Si ses racines remontent au XVIe, en parallèle des débuts de la fabrication d’indiennes (tissus peints ou imprimés) à Marseille, la marque signe pour la première fois de ce nom ses tissus en 1939. Passée de main en main – notamment celles, expertes, de Chantal Thomass –, Souleiado incarne jusqu’aux années 80 l’excellence du savoir-faire et du style provençal, de par ses imprimés typiques et ses couleurs gorgées de vitamine. La belle demeure ensuite endormie quelques décennies, avant de se réveiller en 2009 sous l’impulsion de Daniel et Stéphane Richard, à Tarascon. Si le grand comeback se fait encore attendre, le style provençal a trouvé son ambassadrice…
> Souleiado. Site Internet.