La moquette revient sous nos pieds ! Vedette jusque dans les années 80, posée alors aussi bien au sol qu’aux murs (!), puis peu à peu supplantée par d’autres revêtements comme le parquet stratifié, celle qu’on appelle désormais « sol textile » fait son grand retour. « Elle a été rejetée parce qu’on la trouvait difficile à nettoyer, qu’elle était source d’allergies, avec un impact environnemental négatif, résume Florian Bougault, directeur artistique de la multinationale française Tarkett. Tout cela a été amélioré et sa période de purgatoire est aujourd’hui bien terminée. »
Amendée, la moquette a opéré sa mue et séduit de nouveau. Plus écologique, elle utilise des fibres recyclées et recyclables, une sous-couche textile et des teintures à base aqueuse sans solvants. Pour Bernard Guiraud, président de l’Union française des tapis et moquettes (UFTM) et dirigeant de Balsan, fabricant de sols textiles, son grand avantage sur les autres revêtements est d’ajouter « une troisième dimension, c’est-à-dire la hauteur, la profondeur. Grâce à cela, elle peut apporter une sensation d’opulence, de confort et de bien-être ».
Brillante, douce, sophistiquée ou simplement sobre, « la moquette marque l’espace. Son statut évolue, elle devient un élément de décoration », poursuit Florian Bougault. Pour cela, les industriels travaillent leurs gammes tout comme les distributeurs, à l’exemple de Saint Maclou, qui a réactualisé ses collections. Couleurs et motifs sont au menu pour offrir des effets variés rendus possibles par les évolutions technologiques d’impression et de tissage. Quitte à s’adjoindre, en plus des équipes de design intégrées, les services de créateurs : Christian Lacroix pour EGE, Philippe Starck ou Ettore Sottsass chez Forbo, Sarah Lavoine pour TecSOM (Les Manufactures Février), qui a, par le passé, également fait appel à Jean Nouvel, Tom Dixon, Andrée Putman ou India Mahdavi sur des projets d’aménagement précis…
La moquette, c’est aussi un support qui s’est transformé. Oublié l’habituel rouleau, « les fabricants proposent carrés, dalles et lames qui simplifient la pose, mais permettent surtout la modularité et libèrent la créativité », assure Bernard Guiraud. Calepinages et patchworks de teintes et de dessins sont désormais envisageables chez soi comme à l’hôtel. L’ultime étape de l’aventure du sol textile ? La personnalisation, un domaine qui reste aujourd’hui encore réservé au contract.