Un architecte ?
Le Srilankais Geoffrey Bawa. Devenu architecte à 38 ans, il est LA référence architecturale de l’île entre les années 50 et 90. Il a beaucoup travaillé sur le dialogue intérieur-extérieur, avec un respect total de la végétation dans ses projets. Parmi ses réalisations les plus folles, un hôtel coincé entre la roche et la jungle, dont la double peau en bois est entièrement mangée par la végétation.
Une galerie ?
Alexandre Guillemain, dans le VIe arrondissement de Paris, avec qui nous collaborons souvent. Il présente toujours de belles pièces. C’est une bible, il connaît toutes les époques, l’histoire de chaque création et se révèle être un dénicheur hors pair. Il nous propose souvent des meubles très intéressants.
Un livre ?
C.deT. : Atmospheres, de Peter Zumthor (éditions Birkhäuser). L’architecte suisse décrit à merveille la raison d’être et l’essence de notre métier à travers une écriture très sensible.
H.S. : Éloge de l’ombre, de Junichirô Tanizaki (éditions Verdier), qui décrit toute la délicatesse de l’art japonais, le travail de la laque, le jeu de la lumière et explique par exemple pourquoi la soupe miso est servie dans des bols foncés… C’est un excellent résumé de la culture nippone.
Une pièce ?
La cuisine. Notre fantasme, c’est la grande cuisine dinatoire. D’ailleurs, si nous nous appelons Festen, c’est par rapport au festin, au repas de fête, en danois. Nous aimons la penser comme le centre du foyer. On essaie toujours d’éviter la cuisine trop sobre. Notre idéal : un gros piano La Cornue et une table de campagne.
Un matériau ?
C.deT. : Le bois sous toutes ses formes, mais surtout patiné, ciré ou verni. C’est vraiment un matériau que l’on apprend à connaître, que l’on expérimente de plus en plus. On collabore avec un menuisier installé à Mâcon, en Bourgogne, qui travaille à l’ancienne et qui est extraordinaire.
H.S. : C’est un matériau compliqué à utiliser, beaucoup plus qu’on ne le pensait, car il est vivant. La vraie part du rendu est due au travail de l’artisan. Nous avons mis cinq ans à trouver celui-ci… Et on ne va pas le lâcher !