Idéal pour moderniser les codes bourgeois de l’ornementation, les tables en béton s’invitent aujourd’hui dans le répertoire de deux maisons d’édition, des deux côtés des Alpes, en s’inspirant des fonds marins.
1. Table en béton Corail de Roche Bobois
Pensée par Antoine Fritsch et Vivien Durisotti pour Roche Bobois, la table Corail fait pleinement entrer le monde de l’impression 3D chez les particuliers. Autrefois cantonnée la conception des maquettes ou des prototypes pour designers et architectes, ce procédé sort du champ de l’expérimentation pour donner lieu à de curieuses créations, qu’il aurait été impossible de réaliser avec des processus traditionnels.
Dans le cas de Corail, sa base a été élaborée par le biais de l’impression 3D de béton Mais attention, le duo de designers ne s’est pas arrêté là. La configuration peut être effectuée par le client lui-même, qui décide alors aussi bien de la texture, de la forme, de l’effet de tressage et même de la taille.
L’occasion pour tout amateur de design ne sachant pas quoi faire de ses dix doigts de se transformer en créateur d’un jour. La chose est rendue possible grâce à un logiciel (disponible sur le site de la marque) à utiliser chez soi ou en magasin pour les plus timorés, assistés par un conseiller.
Pour Roche Bobois, à cette belle performance s’ajoute aussi le développement prochain d’un réseau d’imprimeurs locaux à travers la planète auxquels seront envoyées des créations via des fichiers et non plus par des conteneurs.
Une innovation sur laquelle la maison d’édition française compte pour diminuer fortement son empreinte carbone. Une petite prouesse récompensée en octobre 2022 par le vénérable label Janus, décerné par l’Institut français du design.
> Table en béton Corail de Roche Bobois, 7910€
2. Table en béton Seashell par Calligaris
C’est en collaboration avec le designer italien Gino Carollo, compagnon de route depuis plus de vingt ans, que Calligaris a souhaité insuffler un peu de légèreté à un matériau qui en manque cruellement : le béton.
Ici, la matière brute prend corps sous la forme d’une délicate volute faisant office de piétement de la table en béton Seashell. Évoquant un coquillage poli par les vagues, il a été dessiné pour offrir, sous tous les angles, une ligne sinueuse. La ressemblance n’est pas qu’esthétique.
En effet, tout comme les courbes d’une coquille, qui assurent une résistance structurelle à un exosquelette, les arabesques de Seashell procurent la solidité et la stabilité nécessaires à la table. Un comble pour le béton, incroyablement fragile quand il est trait. en finesse.
Cette élégante sculpture disponible en gris ciment, en anthracite ou en blanc, en 250 ou 300 centimètres, est coiffée d’une structure en métal gris accueillant un plateau ovale ou rectangulaire, en verre trempé ou en céramique blanche, noire ou avec des nuances d’or et d’onyx.
Si les nervures du marbre artificiel font écho aux courbures du pied, le plateau en verre laisse apparaitre les formes ondoyantes de ce curieux coquillage géant…
Et pourquoi ne pas opter pour une version unique en demandant à un artiste de s’emparer de cette à « page blanche », comme l’a fait Calligaris lors de la dernière Paris Design Week, en offrant à Céline Dewavrin tout le loisir d’exprimer son art à main levée ?
> Table en béton Seashell par Calligaris