Le Mandarin de Marrakech

Tourisme

Dès l’entrée de ce resort doté d’un grand bassin et cerné d’une colonnade géante, l’effet est saisissant. Symétrie, lignes droites, ombres portées, vues cadrées sont les leitmotivs de l’architecte Pascal Desprez qui a édifié l’imposant bâtiment central et les 54 villas disséminées parmi les palmiers, les oliviers centenaires et les milliers de rosiers. Le tout dans cette couleur ocre caractéristique de Marrakech. Si l’esprit de l’architecture est contemporain, voire un brin trop solennel, l’aménagement intérieur signé Gilles & Boissier l’adoucit grâce à des jeux de textures et de lumière, un dialogue entre matériaux bruts et nobles. « Sans reprendre tels quels des éléments d’artisanat, nous avons souhaité utiliser les codes esthétiques marocains et les détourner en jouant sur les motifs, les échelles, les matériaux et leur utilisation. Un tadelakt (enduit à base de chaux) devient subtilement ciselé de motifs berbères par des mains expertes, un tapis de zelliges de marbres surdimensionnés se déroule du sol aux murs, des briques de terre cuite recouvrent les murs et les arches du spa comme des pierres précieuses… », énonce Dorothée Boissier. Dans les villas conçues com­me autant de riads de plain-pied, une piscine remplace la traditionnelle cour centrale, bordée d’une succession de pièces à vivre dans la plus complète intimité, autant à l’extérieur qu’à l’intérieur. Un décor calme et clair, ponctué d’objets choisis chez les meilleurs créateurs marocains. « Ici, le luxe n’est pas ostentatoire mais secret, à l’abri des regards. Les villas, tels des cocons, ainsi que le spa sont des lieux d’introspection alors que les restaurants prennent une allure festive. » Isolé dans un vaste bâtiment, le spa reprend ce même schéma de la cour intérieure cadrée par de grandes galeries de brique rouge, semblable à celles que l’on peut voir dans la Medina. « C’est un lieu imposant et, paradoxalement, très intime », résume Dorothée Boissier. à travers ce mix entre tradition et création, on comprend comment a convergé ici le travail d’une marque asiatique, d’un architecte et de décorateurs français pour un projet qui, au final, est totalement marocain… mais complètement à l’écart des clichés !