« Tout change, rien ne change. » C’est comme cela que l’on a appris la nouvelle. be-poles est mort, vive Saint-Lazare ! Clémentine Larroumet, co-fondatrice, aux côtés d’Antoine Ricardou, de l’un des studios créations les plus en vogue de la capitale, revient sur ce changement d’identité qui n’est pas que symbolique…
Quatre questions à Clémentine Larroumet, co-fondatrice de be-poles, devenu Saint-Lazare
IDEAT : be-poles devient Saint-Lazare… Pourquoi un changement de nom ?
Clémentine Larroumet : Notre savoir-faire depuis 20 ans s’est énormément étoffé. Nous devions signifier cette évolution. Nous avons lancé ce studio comme directeurs artistiques pour travailler sur la création d’identité de marque, le branding. Puis, rapidement nous avons été rattrapés par nos propres formations : l’architecture pour Antoine, l’édition pour moi. Nous sommes devenus petit à petit éditeur avec la collection Portraits de Villes, architecte et designer d’objets. Le concept store Merci a fait émerger nos premiers produits avec « Le sac en papier » ; nous savions alors que nous ferions naître un jour ou l’autre une collection de produits plus importante. Nous cherchions une légitimité pour rendre ce projet possible et c’est à travers nos projets dans l’hôtellerie que cela est apparu comme une évidence. Depuis le NoMad hotel à New York, nous avons accompagné de nombreux projets en France ou aux États-Unis, soit en branding et narration des lieux à travers un accrochage et une sélection d’objets, soit de manière plus globale en étant également les architectes des lieux. C’est à partir de ce moment que nous nous sommes mis également à dessiner du mobilier.
Pourquoi « Saint-Lazare » ?
C.L. : Nous n’étions pas très attachés au nom de be-poles. Nous voulions un nom français qui sonne joliment aux États-Unis et qui soit plus fort comme nom de marque pour la création de nos objets. Saint-Lazare s’est imposé très rapidement comme une évidence, car nous sommes devenu propriétaires d’un nouveau lieu dans le quartier que nous avons pensé comme un atelier du « Faire » dans lequel tout serait maintenant possible. Nous aimions le lien entre l’adresse et le nom de la marque qui ancre le projet dans un lieu, une rue, un quartier où tout a commencé.
« Nous savions alors que nous ferions naître un jour ou l’autre une collection de produits plus importante »
Qu’annonce ce nouveau chapitre ?
C.L. : Notre métier reste le même, c’est important de le dire car toute notre légitimité dans cette nouvelle histoire est là. Un projet sert l’autre et inversement. Nous restons des designers et architectes et nous pouvons maintenant proposer à un public plus large, celui qui connait et aime les lieux que nous avons créés, nos propres créations de mobilier, objets et accessoires issus de ces projets ou des histoires liées à nos ateliers à Paris et NYC.
Saint-Lazare marque donc l’introduction d’une gamme de mobilier…
C.L. : En effet, la première collection « Dans l’atelier » a été imaginée autour d’un nouveau lieu, notre atelier parisien du 60 rue Saint-Lazare, pour lequel nous avons dessiné tout le mobilier mais aussi des accessoires que nous utilisons tous les jours tels les boîtes de rangement, des objets de papeterie ou encore de la vaisselle chinée pour notre cuisine. A cela s’ajoute des objets que nous avons imaginés dans le cadre de nos projets comme la lampe de béton, dessinée pour Les Sources de Cheverny, un objet à la fois très brut par son matériau — il s’agit de carottes de béton récupérées sur des chantiers — et aussi chaleureux par le choix de l’abat-jour en coton grainé qui donne un éclairage doux à la pièce. Nous avons aussi une sélection importante d’œuvres que nous chinons pour notre atelier ou nos projets et que nous proposons désormais sur notre site saint-lazare.co. Les œuvres sont mises en valeur grâce à notre savoir-faire particulier dans l’encadrement. Nous travaillons depuis des années avec un atelier d’encadrement en France. Les artistes de Portraits de Villes seront aussi à l’honneur avec une sélection de quelques-unes de leurs œuvres photographiques que nous sélectionnerons en fonction des collections.
