Roubaix : Habitarium, une expo-labo pour réinventer nos intérieurs

La Condition Publique présente actuellement à Roubaix une exposition qui repense l'habitat au sein d'une exposition conçue comme un laboratoire. IDEAT a pu la visiter en avant-première…

A partir du 30 mars, la Condition Publique inaugure avec l’exposition « Habitarium » toute une saison consacrée au logement. Regroupant à Roubaix associations, collectifs et entreprises depuis 2004, ce « laboratoire créatif » propose d’aborder les enjeux et les perspectives de l’habitat à travers les œuvres de 50 artistes, architectes et designers.

L’exposition regroupe une multitude de médiums dans une scénographie ponctuée de logements à l’échelle 1:1.
L’exposition regroupe une multitude de médiums dans une scénographie ponctuée de logements à l’échelle 1:1. maxime-dufour-photographies

Un brassage des disciplines où se mêlent diffrents médiums (maquettes, photographies, films, installations et prototypes) pour illustrer la complexité d’un lieu à première vue banal. Des matériaux de construction aux utopies les plus récentes, le parcours conçu par Lauranne Germond se construit autour d’une dizaine de thématiques qui « confrontent les regards et repensent les modèles de nos sociétés », en réponse aux défis écologiques et sociaux.

Xavier Veilhan, « La Grotte » (1998).
Xavier Veilhan, « La Grotte » (1998). maxime-dufour-photographies
Sébastien Godefroy, « Portrait de la France des Mal Logés », projet photographique réalisé avec le soutien de la Fondation Abbé Pierre (2016).
Sébastien Godefroy, « Portrait de la France des Mal Logés », projet photographique réalisé avec le soutien de la Fondation Abbé Pierre (2016). Sébastien Godefroy

Après une immersion dans La Grotte de Xavier Veilhan, symbole par excellence d’un besoin primitif, les photographies d’Hannes Coudenis et Sebastien Godefroy se penchent sur les maisons les plus « laides » de Belgique et les victimes du mal-logement tandis que les maquettes sensibles de Clément Richem et d’Un monde parfait nous ramènent à la problématique du vivre-ensemble et de l’économie des ressources.

Martin Feipel & Jean Béchameil, « Un monde parfait » (2013).
Martin Feipel & Jean Béchameil, « Un monde parfait » (2013). maxime-dufour-photographies
Clément Richem, « Poussière » (2013-2015).
Clément Richem, « Poussière » (2013-2015). maxime-dufour-photographies

Un constat sans concession, nuancé avec optimisme dans la suite de l’exposition. Notamment grâce aux réflexions sur le logement collectif de l’agence Lan, Lacaton & Vassal ou de l’architecte Etienne Delprat, invité à collaborer avec le designer graphique Malte Marin durant trois mois de résidence. Des approches professionnelles, ensuite complémentées par l’esprit seventies et onirique des installations de Dominique Gonzalez-Foerster et Pascale Marthine Tayou.

Local Architecture Network (LAN), maquette de logements modulaires et évolutifs construits à Bègles (2015).
Local Architecture Network (LAN), maquette de logements modulaires et évolutifs construits à Bègles (2015). maxime-dufour-photographies
Pascale Marthine Tayou, « Home Sweet Home » (2011).
Pascale Marthine Tayou, « Home Sweet Home » (2011). maxime-dufour-photographies

Entre le mobilier en réemploi du Collectif 132, disposé tout au long de la visite pour faire une halte, les reconstitutions de logements se succèdent, parées d’un baldaquin en couverture de survie ou de bâches caractéristiques de l’habitat précaire. Mais ce qui pourrait être un abri de fortune de la jungle de Calais, est en réalité une « cagna » comme celles construites à l’écart du front par les soldats de la Première Guerre mondiale.

Laurent Tixador, reconstruction d’une cagna (2018).
Laurent Tixador, reconstruction d’une cagna (2018). maxime-dufour-photographies

Une invitation à changer de regard, ici portée par l’artiste Laurent Tuxador mais qui irrigue toute l’exposition et bientôt un cycle de débats, d’ateliers et de rencontres, ponctué de concerts et de spectacles jusqu’au début de l’été. L’occasion idéale d’aller tester le camping éphémère, installé par Yes We Camp du 9 mai au 14 juillet sur le toit de l’ensemble industriel réhabilité par Patrick Bouchain.

Le toit-terrasse de la Condition Publique, bientôt planté des tentes de Yes We Camp.
Le toit-terrasse de la Condition Publique, bientôt planté des tentes de Yes We Camp. Condition Publique

> Exposition Habitarium, à la Condition Publique. Du 30 mars au 8 juillet 2018.
> 14, place du Général-Faidherbe, 59100 Roubaix. www.laconditionpublique.com