Histoire et modernité
L’institution occupe trois immeubles historiques où Jean Nouvel s’est attaché à sauvegarder les traces du passé : « Sur les façades, nous avons conservé tout ce qui pouvait témoigner du passage du temps pour mieux mettre en évidence les différentes stratifications, pour permettre la découverte d’un bâtiment qui s’est arrêté de vieillir, et cela sans chirurgie esthétique (toutes les rides sont aimées et conservées)… Ce principe renforce l’ancrage de ces bâtisses dans l’Histoire », détaille l’architecte français, qui n’a pas vécu comme une contrainte cette obligation de préserver l’extérieur, bien au contraire.
À l’intérieur, en revanche, l’ampleur de la métamorphose est bel et bien palpable. Les qualités spatiales sont exaltées par des interventions franchement contemporaines, notamment dans les étages où se trouvent les appartements, qui mêlent admirablement tradition et modernité : « C’est un jeu de rencontres, de télescopages des temps, des plus anciens aux plus modernes », indique Jean Nouvel. Les cuisines et les salles de bains misent sur l’Inox, qui contraste avec le traitement des murs, où se lisent les couches successives de l’Histoire.
Les magnifiques carrelages d’époque ont été conservés. Sur les volets intérieurs coulissants, des photographies des lieux avant travaux sont imprimées en trompe-l’oeil et réfléchissent la lumière naturelle. À la nuit tombée, l’effet est pour le moins saisissant. Le rez-de-chaussée et le premier étage sont quant à eux réservés aux expositions. Pour l’heure, la fondation propose de (re)découvrir des dessins de Michel-Ange mais aussi son Garçon accroupi, une sculpture en marbre du début des années 1530 exceptionnellement prêtée par le musée de l’Ermitage de Saint-Pétersbourg.
> Fondation Alda Fendi – Esperimenti. Via dei Cerchi, 21, 00186 Roma RM, Italie.