Rem Koolhaas et Miuccia Prada, Tadao Ando et François Pinault, Frank Gehry et Bernard Arnault, et maintenant, Jean Nouvel et Alda Fendi… À chaque homme ou femme d’affaires son architecte fétiche, généralement choisi parmi les signatures les plus connues.
Jean Nouvel s’est ainsi attelé à la tâche, réputée délicate, d’implanter un projet dans la Ville éternelle. « Construire à Rome est difficile. L’architecte est logiquement obligé de respecter la hiérarchie des bâtiments historiques, nous sommes donc tenus à une grande sobriété », explique celui qui, le 11 octobre dernier, a inauguré la Fondation Alda Fendi–Esperimenti dans la Via dei Cerchi, l’une des principales artères du centre de la capitale italienne.
La situation géographique ne saurait être plus prestigieuse : en plein site du Forum, à deux pas du temple de Vesta et de celui de Janus, avec vue imprenable sur le mont Palatin. Entre boutique-hôtel et lieu de création, ce nouveau temple de l’art abrite des espaces d’exposition, des boutiques mais aussi 24 appartements, dont un réservé aux artistes en résidence.
Tous ces logements sont uniques et peuvent être réservés le temps d’une nuit ou plus. Au dernier niveau se trouve un restaurant avec vue panoramique sur Rome : « Un instrument pour admirer », résume Jean Nouvel. La Fondation Fendi se veut un lieu hybride défendu par Alda Fendi, qui regrette une offre artistique romaine « standardisée » et souhaite proposer « quelque chose de complètement nouveau », ainsi qu’elle l’affirmait le jour de l’inauguration. Bousculer les conventions, tel est donc l’objectif affirmé du « Rhinocéros », surnom donné à la fondation en hommage à l’animal qui symbolisait la force dans l’Antiquité.