Réputé pour ses hôtels construits autour d’impressionnants atriums, John C. Portman Jr est décédé le 29 décembre 2017 à l’âge de 93 ans. Autrefois considéré comme « l’architecte américain le plus influent de sa génération » d’après le Chicago Tribune, il bouleverse le paysage d’Atlanta à partir des années 1960 en même temps qu’il révolutionne le monde de l’hôtellerie et de l’urbanisme.
Originaire de Caroline du Sud mais élevé à Atlanta, l’architecte y fonde son agence en 1953 avant de s’improviser promoteur et d’inaugurer le Peachtree Center en 1965. Dans ce quartier inédit, les tours sont reliées par des ponts et les usages varient afin de constituer, encore aujourd’hui, le plus grand complexe mixte de la ville.
« Portman est le seul architecte de son époque à avoir créé non seulement une série de bâtiments majeurs, mais aussi un nouveau type de développement urbain »
Paul Goldberger, ancien critique d’architecture du New York Times.
Parmi les immeubles de bureaux, les services, un centre de conférences et les nombreux commerces répartis sur 14 îlots, John Portman signe l’Hyatt Regency Atlanta en 1967. Cet hôtel de 22 étages lui offre immédiatement une renommée internationale en remplaçant « les boites banales des Hilton et Sheraton […] par de vastes atriums, des fontaines et des ascenseurs vitrés » comme le souligne alors le New York Times.
Un espace magistral, cerné de coursives qui accentuent la perspective et dont il reprend la formule pour le Hyatt Regency de San Fransisco en 1973. Ou encore pour l’Atlanta Marriott Marquis qui intègre le Peachtree Center en 1985. A chaque fois, le ballet des ascenseurs rythme un volume démesuré dont l’opinion publique ne tarde pas associer la radicalité au futurisme et à la science-fiction.
De Brazil à Hunger Games, les plus grands réalisateurs s’inspirent alors de l’architecture de John Portman. Certains vont jusqu’à tourner au sein de ses bâtiments. Un hommage de taille à cet architecte passionné de peinture et de sculpture, également auteur de luminaires et de mobilier pour défendre son approche holistique de la discipline et intégrer l’art à notre quotidien.