Le Rhodia, nouveau restaurant du musée Bourdelle

Après plus de deux ans de travaux, le musée Bourdelle a enfin rouvert pour le plus grand plaisir des amateurs et amatrices de sculptures, mais aussi d’espaces verts et d’ateliers d’artistes. Vraisemblablement l’un des musées les plus agréables de la capitale, il s’est également doté d’un café-restaurant baptisé Le Rhodia en hommage à la fille d'Antoine Bourdelle, née de son union avec Cléopatre Sévastos.

Avant d’être un musée, cet espace hors du temps constituait le lieu de profession et de vie d’Antoine Bourdelle de 1885 jusqu’à sa mort en 1929. C’est dans cet espace d’exposition permettant depuis 1949 une immersion dans l’existence de l’artiste que le Rhodia marque un renouveau. Véritable valeur ajoutée à ce lieu enchanteur, ce café-restaurant tisse des liens avec le sculpteur autant dans les propositions culinaires que dans l’aménagement intérieur.



Nombreux sont les clins d’oeil faits à Bourdelle avec ce café-restaurant porté par Jean-René Chassignol, fondateur des restaurants latino-américains ISANA. En souhaitant s’adapter au musée avant tout, ce dernier propose des plats frais et savoureux comme des ceviches ou des empanadas qui font écho aux relations qui unissaient l’artiste avec l’Amérique du Sud.

Installé au-dessus de l’atelier du sculpteur, le restaurant prend place dans l’ancien appartement que Rhodia Bourdelle partageait avec son mari Michel Dufet. Les verrières qui donnent sur le jardin ont été conservées pour la lumière et en souvenir de l’usage domestique initial des lieux, tout comme l’ancien poêle en fonte. Pour souligner davantage la pratique de la sculpture, des matériaux tels que le bois, la pierre ou encore la céramique ainsi que des procédés artisanaux ont été choisis pour le mobilier.

Le choix des matériaux (ici du bois pour les assises et du travertin pour la table) fait directement référence à la pratique de la sculpture, chère à Antoine Bourdelle.
Le choix des matériaux (ici du bois pour les assises et du travertin pour la table) fait directement référence à la pratique de la sculpture, chère à Antoine Bourdelle. © Marielle Gaudry


Des échos modernes et contemporains

Fruit d’une collaboration entre le studio de design et d’architecture SAME et la designeuse graphique Alizée Freudenthal, l’aménagement intérieur s’est en effet appuyé sur le passé des lieux et de l’artiste pour proposer un résultat moderne ponctué de touches contemporaines. En témoignent les pièces de mobilier uniques comme ces tables en travertin, aux formes arrondies, conçues pour deux à trois personnes ou celles plus familiales pensées pour recevoir jusqu’à huit personnes et dont le plateau en bois repose sur un pied en céramique réalisé par Cyril Dennery.

Pour les assises, le choix s’est tourné vers des chaises des années 1950 signées Olavi Hänninen ou encore Pierre Gautier Delaye. En contrepoint de ces objets modernes et imposants, les suspensions en papier de riz de Céline Wright apportent une note légère tout comme le jaune mimosa qui recouvre les murs et vient réveiller les pupilles. Sur la terrasse, le mobilier outdoor des frères Bouroullec se fait l’écho contemporain des bustes en bronze qui occupent le même espace. 

Associés à une carte fusion qui propose, en plus des plats d’inspiration latino-américaine, des plats à l’influence française, le Rhodia s’envisage comme le refuge idéal pour débuter ou terminer sa visite du musée.

> Rhodia, Musée Bourdelle, 18 Rue Antoine Bourdelle, 75015 Paris

Les délicates suspensions de Céline Wright ajoutent une touche contemporaine et lumineuse à l’ensemble de l’espace.
Les délicates suspensions de Céline Wright ajoutent une touche contemporaine et lumineuse à l’ensemble de l’espace. © Marielle Gaudry