Presque invisible derrière un rideau d’arbustes, cactus, chênes et palmiers, la nouvelle maison de Mia Sara et Brian Henson dévale les pentes d’Hollywood Hills avec trois niveaux aménagés en cascade par Kristen Becker. Co-fondatrice du Studio Mutuus, l’architecte a démarré le projet alors qu’elle exerçait encore pour l’agence Olson Kundig, une référence outre-atlantique. Forte de ce bagage, elle n’a eu aucun mal à répondre aux attentes du couple qui travaille dans l’industrie du divertissement. Déjà installé à Los Angeles, celui-ci nourrissait « un nouveau désir de modestie » pour son futur repère familial. Lassé des résidences surdimensionnées, il souhaitait une nouvelle demeure à taille conviviale et habillée d’une « palette de matériaux élémentaires ». Mais pour autant, pas question de rompre avec le luxe de l’art de vivre californien.
A flanc de colline, le nouvelle maison accueille ses occupants par son sommet. Pour mener à l’entrée, une passerelle enjambe le patio du niveau inférieur tout en évoquant les ponts levis de l’architecture médiévale. Une référence particulièrement appréciée par les propriétaires qui sont fascinés par les châteaux irlandais. Ici, pas de murs en pierre mais des matériaux tout aussi bruts, avec des façades qui alternent entre le béton apparent et un bardage en cèdre teinté. A l’intérieur, le parquet en chêne fumé prend le relais. Notamment dans la chambre parentale, où mobilier vintage et luminaires contemporains donnent le ton d’une décoration éclectique.
Lovées à l’arrière de la maison, les chambres disposent toutes de leurs terrasses. En contrebas, dans le jardin imaginé par la paysagiste Andrea Cochran, piscine et bain à remous invitent à la détente, de même que le salon « média » situé juste en face. Maculé de blanc, à l’image d’un ancien canapé édité par De Sede, il jouxte la salle de bains des invités ; Une antre intimiste, aux faux-airs de grotte contemporainee, avec son sol et ses murs en béton qui réfléchissent un mince filet de lumière naturelle. Cerclés de cuir par les artisans du studio BDDW basé à Philadelphie, les miroirs répondent à des vasques en pierre à peine dégrossie, tandis qu’un ancien banc chinois réchauffe quelque peu l’atmosphère.
En porte-à-faux, comme projetée dans le panorama qui s’ouvre sur la Cité des Anges, la pièce de vie principale multiplie les fonctions et les ouvertures. Leurs menuiseries en acier confèrent à l’espace une allure industrielle, confortée par un lustre en chaînes de vélo recyclées – une spécialité du studio Facaro, lui aussi installé à Los Angeles. Sous ce dernier, une table en teck de Finn Juhl réunit toute la famille pour les repas et délimite l’espace de la cuisine. Ouverte mais néanmoins discrète avec ses placards en noyer noirci, elle s’accorde à la cheminée circulaire, près de laquelle il fait bon paresser dans un fauteuil Pernilla de Bruno Mathsson.
Coté séjour, une tapisserie aborigène surplombe une lampe d’Arthur Court qui imite une carapace de tortue et accentue le charisme de l’espace, cadré par deux lampadaires italiens en laiton. En bronze, une table basse Bonzaï de Willy Daro fait honneur au années 70, non loin de tabourets japonais des années 30, revampés à l’aide d’un tissu à motif léopard. Une profusion de styles, sophistiquée mais sans prétention, qui en ferait presque oublier la beauté de la vue.