Installée au cœur de Cannes, l’agence Caprini & Pellerin s’est légèrement éloignée du littoral azuréen pour signer la Casa Vara. Une villa de haut vol – comme le cabinet d’architecture en a le secret depuis sa création en 2008 – aujourd’hui investie par un couple et ses trois enfants, face à la forêt qui borde le village de Valbonne (Alpes-Maritimes). Un paysage digne d’une de carte postale, mais dont l’environnement bucolique dissimulait en réalité une importante contrainte.
« A la base, la demande des clients se dirigeait plus vers une architecture du type bergerie. Mais compte tenu de la topographie de la parcelle, cela ne pouvait tout simplement pas fonctionner. La déclivité du terrain était beaucoup trop importante. Finalement, c’est cette contrainte, la nécessité d’apprivoiser la pente, qui a dicté la position et la forme de la villa, avec deux volumes très simples, posés l’un sur l’autre. » détaille Kévin Caprini, l’un des deux fondateurs de l’agence avec Jerry Pellerin, rencontré sur les bancs de l’école d’architecture.
Sous sa toiture végétalisée, le volume supérieur dessine le rez-de-chaussée en accueillant l’entrée, une suite principale et une cage d’escalier largement vitrée qui relie les deux niveaux. En contrebas, le rez-de-jardin abrite ensuite les chambres des enfants et les pièces de vie dans une volumétrie toujours aussi simple et ouverte sur l’extérieur, mais cette fois délimitée par des murs de pierres. Issues d’anciennes bergeries et de restanques – des murets traditionnellement utilisés pour le terrassement des terrains en pente –, celles-ci n’ ont été que très légèrement recalibrées pour conserver tout leur charme et évoquer l’architecture vernaculaire de la région.
Au-delà de la Provence, la villa puise également ses références dans les Cyclades ou en Afrique du Nord. « On retrouve plein de codes de l’architecture méditerranéenne, reprend Kévin Caprini. Le vocabulaire des ouvertures rappelle la Grèce sur la façade principale. Et des zelliges marocains, taillés à la main, habillent les salles de bains et la cuisine, au niveau du sol et de la crédence. » Sans compter un patio qu’on croirait presque tiré d’un riad grâce au bruit de l’eau qui s’écoule d’un lavoir. Le séjour se fait ainsi traversant, pour être ventilé naturellement et baigné de lumière. En complément de la vue qui s’ouvre la piscine et son poolhouse.
La relation à l’extérieur est encore amplifiée par un sol en pierre qui déborde dans le patio et le jardin. Quant à la décoration, elle alterne les matériaux naturels à travers les meubles de famille des propriétaires et les aménagements sur-mesure. Notamment des dressings et du mobilier en épicéa, quand la cuisine opte pour du chêne brossé et fumé. Une technique ancestrale qui fait ressortir le tanin du bois par une réaction naturelle et démontre une fois de plus l’expertise de l’agence. Un savoir-faire éprouvé, qu’elle s’attelle désormais à exporter dans le monde de la restauration et de l’hôtellerie, sur la Côte d’azur comme dans le désert de l’Arabie saoudite.