Le long du boulevard Saint-Germain, l’agence Pseudonyme Architecture brouille les frontières entre logement et espace d’exposition, avec son dernier projet réalisé pour le directeur d’une maison de couture. A la recherche d’un lieu capable d’accueillir ses proches comme ses collections, cet esthète a demandé au studio parisien de repenser intégralement l’attique d’un immeuble haussmannien. Soit une surface de 110 m2, autrefois occupée par un ancien cabinet de notaires et qui laisse désormais place à « un white cube à habiter ».
Afin de mettre en scène tout type d’œuvres, de la sculpture à la peinture, en passant par du mobilier chiné, le duo d’architectes a envisagé l’espace comme « un support scénographique générique ». Outre les traditionnelles pièces d’un appartement, recouvertes de blanc pour ne pas interférer avec les œuvres, « on retrouve ainsi des aménagements plus techniques, comme un espace de stockage et des équipements muséographiques, allant d’un système de climatisation à des chemins de câbles qui accueillent l’éclairage et un vidéo-projecteur », décrit Jeremy Germe, associé à Chloé Thomazo depuis deux ans.
Volontairement assumé, cet aspect technique se décline du sol et plafond et jusque sur les logos apposés sur les portes de placards. Mais il se traduit avant tout par un recours systématique à l’Inox. Pour la cuisine, les chaises et les interrupteurs, mais aussi une table, des caissons de rangements et des lits que le tandem a dessinés spécialement pour l’occasion. Montés sur roulette, ils modifient la configuration de l’espace en fonction des événements, tandis que leurs reflets métallisés s’accordent au gris de la peinture industrielle appliquée sur le parquet.
Sobre sans être dénué de caractère, l’aménagement fait ainsi la part belle aux couleurs des œuvres d’art. Notamment celles arborées par deux statues d’Hans-Peter Feldmann, désormais locataires du premier appartement rénové par Pseudonyme Architecture, après des bureaux parisiens et une villa à Annecy.
> www.pseudonyme.eu