S’il est devenu l’un des temples des tendances, c’est parce que le concept store Merci a toujours su les devancer. Se souvient-on que, dès 2009, du vintage s’étalait dans ses rayons ? Que les Parisiens y ont découvert le Kintsugi ? Avec « Réparer les choses », sa nouvelle exposition temporaire, la boutique du boulevard Beaumarchais met sur le devant de la scène un thème encore peu abordé.
Réparer les choses, plutôt que les upcycler ou les recycler
« Réparer, c’est une notion que je trouve plutôt poétique, pas du tout mise en avant dans notre société moderne » assène Arthur Gerbi, directeur général de Merci. « Il m’arrive souvent de préférer accorder des frais à la réparation d’un portefeuille ou d’un vêtement plutôt que le remplacer. Une patine est irremplaçable. » Dans une société de consommation de masse, où chacun veut essayer un nouveau cours de sport ou restaurant à la mode, c’est vers la slow consommation que tend Merci.
Mieux acheter, mais aussi accorder de l’importance aux choses qui ont une histoire. « Cette exposition a été pensée pour amener le public à reprendre du temps, à se rendre compte de ce qu’il a déjà… et à s’en contenter » explique Arthur Gerbi. Pour ce faire, durant toute la durée de l’exposition, des ateliers et conférences seront organisés afin de sensibiliser à la réparation. Ainsi, la plateforme de couturiers à domicile Tilli s’installera régulièrement dans l’enceinte du concept store Merci afin de repriser des vêtements. Deux rempailleuses seront aussi présentes, prêtes à soigner vos chaises fatiguées.
Pour la première fois, le concept store Merci mêle mode et décoration
Initialement prévue sur le planning du salon Maison & Objet qui devait se tenir en janvier (il est reporté du 24 au 28 mars), suivi de la Paris Fashion Week, l’exposition « Réparer les choses » a bouleversé son calendrier. La coupole du magasin est donc investie depuis le 9 février par le vintage re-travaillé d’Overlord, les baskets fabriquées à partir de tissus d’ameublement recyclés par Le Lissier, le dressing de NUMERO / F ou encore les bijoux d’Anicet, réassemblés dans son atelier parisien.
A partir du 11 mars, deux semaines avant le début de la grand messe du design à Paris, l’exposition évoluera vers sa thématique déco. Blousons et jeans en patchwork céderont leur place à la vaisselle délicatement réassemblée d’Ido Ferber, aux objets confectionnés à partir de tissus anciens de Martine Persault ou encore aux luminaires Pet Lamp, faits à partir de bouteilles en plastique usagées grâce à des techniques de tissage traditionnelles.
Le concept store Merci en profitera également pour dévoiler sa collaboration de mobilier avec Le Pavé ainsi que le projet « Joining Bottles » de Micaella Pedros, qui offrent une nouvelle vie aux déchets plastiques.
Evénement : l’atelier de Piet Hein Eek
Merci invite du 24 au 28 mars le néerlandais Piet Hein Eek. Pendant cette semaine consacrée au design à Paris — ce sont les dates du salon Maison & Objet mais aussi de ses deux circuits off —, le designer et son équipe seront présents dans la boutique qui jouxte le concept store afin de faire découvrir la confection artisanale de chaises. Celles-ci seront évidemment produites à la main à partir « Scrap Wood », des chutes de bois laissées au rebut.
Le public aura, durant ces quelques jours, la possibilité de passer commande d’une chaise qui sera réalisée dans cet atelier. Il y a fort à parier qu’il n’y en aura pas pour tout le monde…
> Réparer les choses au concept store Merci. Jusqu’au 4 avril 2022. 111 Bd Beaumarchais, 75003 Paris. Site internet.