Quel est votre parc parisien préféré ?
Pierre Banchereau (Debeaulieu) : J’ai un penchant pour le square Louis-XIII, place des Vosges, où le temps semble s’être arrêté. C’est un jardin à la française, rigoureux, bordé de beaux tilleuls.
Le plus beau jardin à l’étranger ?
Isola Madre (la plus grande des îles Borromées, sur le lac Majeur, dans le Piémont italien, NDLR) possède un patrimoine botanique exceptionnel, sur 8 hectares. « Le lieu le plus voluptueux du monde », disait Gustave Flaubert. Pour moi, une vision assez surréaliste.
Mer ou montagne ?
J’ai grandi près de l’Océan. Le sable, l’eau, l’intensité de la lumière en été, la chaleur, c’est mon milieu naturel.
Une terrasse parisienne que vous adorez ?
Le Café Beaubourg, pour son architecture des années 80.
Un restaurant avec vue ?
Je ne me lasse pas du jardin du restaurant La Colombe d’Or, à Saint-Paul-de-Vence. En fond de décor, on voit la montagne.
Un film très nature ?
Barry Lyndon, de Stanley Kubrick, pour ses jardins lumineux qui offrent un dessin sauvage, un peu dark, un peu flou, très poétique.
Du végétal dans la maison ?
Je suis plutôt bouquet autour d’une seule variété que je laisse faner – les fleurs changent alors de couleur, de forme, de mouvement. En ce moment, des tulipes du Midi de la France avec des tiges de près de un mètre qui semblent danser dans leur vase.
La plus belle architecture dans la nature ?
Celle de Tadao Ando, sur l’île de Naoshima. Son œuvre, ainsi que celles des artistes présents, sont en harmonie totale avec le site.
Un paysagiste favori ?
Plutôt un architecte : Frank Lloyd Wright qui a réussi l’intégration parfaite, boisée, masculine et douce à la fois. Il a su confronter et fondre les éléments dans la Hollyhock House (Los Angeles) ou dans la fameuse maison Fallingwater (Pennsylvanie).
Un livre sur la nature ?
J’aime feuilleter les anciens catalogues Vilmorin qu’on trouve en brocante… Sinon, je me suis offert l’édition originale de Flowers, le livre de photographies d’Irving Penn.
Un artiste de land art ?
Sterling Ruby, qui a installé un monolithe orange, Specter, dans un site désertique de la vallée de Coachella, en Californie. L’œuvre a ici une puissance dingue.
Votre définition de l’art floral ?
Interpréter une émotion, l’accompagner dans un environnement, une époque. La beauté de cet art ? Il est éphémère.
Le styliste de mode le plus « botanique » ?
Sans hésitation, le créateur belge Dries Van Noten. Il est incollable en botanique et possède un jardin exceptionnel, en Flandre. Il a su transposer le monde végétal sur ses vêtements – les broderies, notamment, sont d’une élégance folle !
Un arbre préféré ?
Le Magnolia grandiflora, qui fleurit tout l’été, est un souvenir d’enfance avec son feuillage vert brillant au recto et brun mat au verso. Ses grandes fleurs crème ne durent qu’une journée et dégagent un délicat parfum citronné.