Comment vous êtes-vous lancé dans le carrelage d’exception ?
Dominique Desimpel : Tout a commencé il y a vingt-deux ans par un voyage à Fès, au Maroc, où j’ai découvert une première splendeur : le zellige. À l’époque, peu de gens en Belgique connaissaient cet artisanat, mais j’ai pensé qu’il pourrait intéresser certains architectes de mon entourage, que je savais sensibles à cette esthétique. J’ai donc démarré moi aussi de façon très artisanale, en faisant venir un tout premier conteneur avec les couleurs que j’avais choisies, disposées dans des petits paniers d’osier. Après, j’ai découvert le marbre de Saint-Marc, à Venise, et l’expérience s’est répétée. Et depuis, je cherche dans le monde entier des particularités remarquables dans l’univers de la pierre en général, et du carrelage en particulier, surtout en Europe, mais également en Afrique et en Asie.
Vous travaillez avec une offre sans cesse renouvelée, mais pas de catalogue…
Dominique Desimpel : Oui, parce que nous évoluons dans un monde où le savoir- faire reste très important. Notre business-modèle ressemble plus à celui de la haute couture qu’à celui du prêt-à-porter. On crée une série, puis on arrête et on passe à autre chose. On ne travaille pas avec des produits standards ni avec de grands volumes, qui sont les codes commerciaux habituels.
« Nos produits ont une âme »
Quel éventail de services proposez-vous ?
Dominique Desimpel : Nous collaborons avec une vingtaine d’ateliers disséminés partout dans le monde qui travaillent pour nous la pierre, la mosaïque ou le carrelage, avec un savoir-faire toujours spécifique. Avec une division « objets », qui fabrique aussi bien des éviers que des vasques ou des cheminées en pierre, et une division « aménagement », qui garantit un service total, pose comprise. Enfin, nous vendons aussi nos produits directement à l’étranger, sans pose.
Que recherchent les clients qui s’adressent à vous ?
Dominique Desimpel : Même si nous travaillons beaucoup sur des projets résidentiels, nous sommes rarement en rapport direct avec les particuliers. Nos interlocuteurs sont surtout des créateurs – architectes ou décorateurs – qui veulent donner une vraie plus-value à leur projet, avec un résultat unique. Nos produits ont une âme, ils s’adressent à une clientèle soucieuse de justesse, avec une sensibilité artistique.
Pourquoi avoir choisi d’intégrer le groupe Van Den Weghe, il y a trois ans ?
Dominique Desimpel : Ma société devenait trop grande pour moi, elle avait besoin de structure et je craignais de perdre de vue mon véritable métier. Et puis, j’ai rencontré Tanguy Van Quickenborne et il est apparu clairement qu’il pouvait m’aider. Après tout, Van Den Weghe fait un peu dans le monde de la pierre ce que je fais dans celui du carrelage. Nous avons la même démarche et partageons la même philosophie. Aujourd’hui, nous dirigeons la marque ensemble et je peux me recentrer sur l’aspect créatif de mon travail.
Une question de justesse, de cohérence
Découvrez-vous encore de nouveaux matériaux ?
Dominique Desimpel : Oui, toujours, et c’est incroyable ! J’ai une curiosité insatiable. Je pars encore sur le terrain, à la découverte d’un atelier dont j’ai entendu parler, ou à propos duquel j’ai lu un article… Mais j’explore aussi l’univers de l’art pour m’inspirer de techniques, avec la pâte de verre ou la mosaïque, par exemple, et influencer nos productions.
Quel est le prix de l’exception ? Vos produits sont-ils plus chers ?
Dominique Desimpel : Quand je parle de haute couture, c’est plus pour le côté artisanal que financier. Car on trouve de belles choses dans toutes les catégories de prix. D’ailleurs, le budget ne dépend pas uniquement du produit, mais aussi de ses conditions de pose et d’acheminement. Certains se paient des sacs Louis Vuitton ou des voitures de luxe et n’attachent aucune importance à leur carrelage. Mais pour d’autres, c’est une question de justesse, de cohérence, et dans ce cas, ce n’est plus une question de prix…
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