Ils aménagent des espaces aussi variés qu’un duplex de luxe dans un immeuble Art déco à Boulogne (Hauts-de-Seine), des logements sociaux dans un ancien bâtiment industriel de Bagnolet (Seine-Saint-Denis) ou une maison de maître dans le Vexin qu’ils ont entièrement vidée pour restructurer tout l’intérieur sur mesure : « Pour ce client, nous faisons presque de l’analyse de couple ; nous dessinons des espaces en fonction de leur vie de famille, dont le rythme nous aide à déterminer, par exemple, où et comment installer la cuisine. »
Au-delà de ces chantiers, ils s’attaquent à des projets plus globaux, comme la reconversion des anciens entrepôts d’une brasserie belge en un lieu aux usages mixtes : hall d’expositions éphémères, restaurant et bar. « Notre client est arrivé avec cet édifice vide et nous a demandé de proposer un programme. Nous avons donc commencé par faire une analyse sociologique urbaine pour comprendre l’environnement et ce qu’il serait possible d’imaginer comme nouvelle vie pour le lieu », détaille Olivier. À l’image de ce projet, l’agence est souvent sollicitée pour des chantiers qui vont bien au-delà de l’architecture.
Ils travaillent actuellement au développement d’une enseigne de restauration sud-américaine, un concept ultra-scénographié qui évoluera en fonction de l’heure. Ils doivent tout imaginer, de l’identité du lieu à la répartition des espaces. Francesca y voit des similitudes avec l’architecture : « Nous travaillons sur les piliers du concept, nous construisons une identité comme nous le ferions pour un bâtiment ; pour nous, c’est le même raisonnement, une intention que l’on met en forme. »
Redonner vie à l’existant
Si le champ d’application de leur agence d’architecture s’étend de la maîtrise d’œuvre dans des programmes immobiliers à l’aménagement d’espaces, ils réalisent finalement très peu de projets d’architecture « pure ». « C’est une temporalité qui ne nous convient pas. Le temps de l’architecture est trop long pour nous. Et puis, nous ne voulons pas être tributaires d’un promoteur et de ses contraintes types telles que, par exemple, la rentabilité », confie avec franchise Olivier. Francesca avance une autre raison : « Nous avons envie de faire vivre le patrimoine, pas de le détruire. Je trouve l’existant hyper intéressant ; de quel droit est-ce que je viendrais coller mon programme dans un environnement aussi beau ? »