C’est l’histoire de quatre collectionneurs américains, quatre amis devenus de vrais spécialistes qui n’aiment rien tant que dénicher des pièces vintage de designers danois. L’un d’entre eux, Carl J. D’Silva, architecte de profession, publie Lost Danish Treasure, un beau livre dans lequel il rend hommage à la Chieftain Chair, l’assise culte de Finn Juhl, à travers recherches poussées et archives inédites.
À lire aussi : La Chaise A de Tolix : la plus abordable des icônes du design
Trésors du design danois
Ce qui les intéresse le plus, c’est l’objet rare et oublié qui apparaît dans un catalogue d’enchères à une estimation raisonnable, un peu par négligence voire oubli de la valeur de la pièce. Tout cela serait banal si le quatuor, à force de collectionner, de se documenter et d’échanger ses informations, n’était pas devenu un groupe de spécialistes.

Preuve en est, l’ouvrage Lost Danish Treasure, de Carl J. D’Silva, fait effectivement découvrir la beauté mais surtout les arcanes de la production du grand designer danois Finn Juhl (1912-1989). Les lecteurs design geek ou simples curieux découvrent ainsi qu’il existe du mobilier de Finn Juhl produit au Danemark par Niels Vodder, ébéniste passé à la postérité, mais aussi – licence américaine oblige – fabriqué pour le marché américain dans les ateliers de Baker Furniture à Holland, Michigan.
Pour convaincre son partenaire américain de réaliser ses nouveaux modèles, Finn Juhl, qui rêvait d’être artiste, adressait de somptueuses aquarelles plutôt que des plans noir et blanc. Leur auteur en envoyait régulièrement de similaires à la guilde des ébénistes de Copenhague, qui organise des expositions annuelles depuis les années 1930.

Ces véritables œuvres, délicatement colorées, quasiment picturales, figurant notamment avec force détails des modèles de mobilier, font toujours sensation dans les expositions ou les showrooms. La Joconde de ces dessins est le Chieftain Chair (1949). Finn Juhl, dessinant de façon préparatoire des chaises, des tables, des plans d’architecture intérieure, y compris de sa propre maison, ne le fait pas en technicien mais en artiste.
À lire aussi : &Tradition réédite la chaise X de Hvidt & Mølgaard