JOURS 3 & 4 : LE FLEUVE SAINT-LAURENT
Vaste et majestueux, le Saint-Laurent a forgé le caractère du Québec. Lorsque Jacques Cartier s’engage en 1535 dans le golfe du fleuve, il convoite la route menant aux Indes, en Chine et au Japon, synonyme de richesse et de gloire. Il se contentera de fonder une colonie qui, entre les escarmouches avec les Indiens, le scorbut, les rigueurs du climat et la convoitise des Anglais, peinera à s’établir.
Aujourd’hui encore, le Saint-Laurent est le cordon ombilical de la province, celui par qui tout, ou presque, arrive. Si le trafic maritime a perdu de sa superbe, il reste vital pour l’économie du Québec. Le spectacle des pétroliers, méthaniers, vraquiers, paquebots, glissant aux aurores sur les eaux sombres et fumantes, est de toute beauté. En hiver, quand le fleuve est pris par les glaces, le ballet se mue en un cortège suivant docilement les brise-glace. Cartier, en son temps, fut découragé par les difficultés de navigation et se résigna à ne jamais atteindre les Indes par le fameux passage du Nord-Ouest, ce Graal maritime.
Pour les treize espèces de cétacés qui fréquentent ces eaux, la quête est plus prosaïque. Chaque année, au printemps, elles délaissent les eaux profondes de l’Atlantique pour venir y chercher leur pitance jusqu’à la fin de l’automne. Rorquals communs ou à bosse, marsouins, dauphins, cachalots ou bélougas (seuls à y vivre toute l’année) peuvent s’observer depuis la terre ferme vers Tadoussac. Mais le moyen le plus sûr d’y parvenir est d’opter pour une croisière.