Quand l’Amérique du Sud s’approprie l’art géométrique abstrait

Parce que rien n’est plus réel qu’une ligne, une couleur ou une surface, les toiles de Kandinsky, Malevitch ou Mondrian se caractérisent par la représentation de formes simples et l’utilisation de couleurs vives. Leur influence perdure en Amérique latine à travers l’œuvre de quatre artistes renommés.

4/ Julio Le Parc, le passeur

À 90 ans, l’Argentin Julio Le Parc, pionnier de l’art cinétique et de l’Op Art, membre fondateur du Groupe de recherche d’art visuel, continue à mener des travaux sur le champ visuel ou sur le rapport entre oeuvre et public. En témoignent ces mots prononcés à l’occasion de l’exposition qui lui est consacrée au palais de Tokyo en 2013 : « Par mes expériences, j’ai cherché à provoquer un comportement différent du spectateur (…) pour trouver avec le public les moyens de combattre la passivité, la dépendance ou le conditionnement idéologique, en développant les capacités de réflexion, de comparaison, d’analyse, de création, d’action. »

« Alchimie 332 » (2000), de l’Argentin Julio Le Parc. Lui aussi a axé ses recherches sur le champ visuel, mais également sur la manière de créer un lien avec le spectateur en suscitant sa réflexion.
« Alchimie 332 » (2000), de l’Argentin Julio Le Parc. Lui aussi a axé ses recherches sur le champ visuel, mais également sur la manière de créer un lien avec le spectateur en suscitant sa réflexion. Galerie Lélia Mordoch

Cette recherche de la pureté et de la simplification ne naît pas avec les artistes du XXe siècle souhaitant s’écarter de la figuration. L’abstraction géométrique a toujours été prégnante dans la culture latino-américaine. La récente exposition de la Fondation Cartier, « Géométries Sud, du Mexique à la Terre de Feu », l’a clairement démontré : potiers ou vanniers d’antan utilisaient déjà ce répertoire de formes. Un fil rouge géométrique tressé entre les artisans de temps immémoriaux et les générations d’aujourd’hui.

« Sans titre » (1972), Iván Contreras-Brunet.
« Sans titre » (1972), Iván Contreras-Brunet. Galerie Wagner.

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