Pour Domotex à Hanovre, en janvier 2017, où elle était invitée par le magazine en ligne Stylepark, elle a mis au point des revêtements de sol très modernes avec des motifs en résine. La jeune femme s’est inspirée du relief en vermicelle sculpté sur la pierre de la façade du Louvre. La version en noir et blanc de ces motifs rappelle le côté « hymne à la vie » des fresques de Keith Haring. Entre les reliquats d’exposition chez Piasa, ses éléments de collaboration avec le label Matière Grise ou son miroir Piega, édité par ClassiCon, tout est en vente.
À l’exception de la remise, le reste du sous-sol est occupé par les machines. Ici naissent les pièces uniques et les séries du futur catalogue. Concrètement, par exemple, on colle à plat un gabarit en papier sur une feuille de tôle et on découpe ensuite à la cisaille. Sur ce gabarit, un réseau de lignes indique les plis à pratiquer avant de passer à la soudure, bord à bord ou avec un boudin. C’est le genre de discussion que Victoria Wilmotte partage avec quiconque l’observe ou l’assiste. Elle y a pris goût en faisant des stages l’été, pour tromper l’ennui, chez des chaudronniers et des prototypistes. « Mais j’ai découvert l’atelier du métal au Royal College of Art, à Londres, en sortant de Camondo. Au RCA, les élèves avaient leur bureau où les professeurs venaient les voir », raconte-t-elle. L’une de ses premières machines est une scie à ruban. Sa préférée reste la plieuse magnétique. « Le pli est, chez moi, quelque chose d’obsessionnel, quelque chose que je ne lâcherai pas », avoue-t-elle.
La ponceuse a été rachetée à son marbrier de Carrare, qu’elle voit tous les trois mois, comme un oncle. Son casque de soudure suédois vient d’être gagné au salon lndustrie Paris par tirage au sort. Avec son écran de contrôle intégré qui s’adapte à la lumière, on voit bien tout le temps. Plus besoin de relever son casque pendant qu’on soude. Encore une façon pour Victoria Wilmotte de ne rien lâcher…