Victoria Wilmotte : casque d’or et fer à souder

Au carrefour de sa vie professionnelle, la designer française de 33 ans investit de nouveaux domaines. D’abord par l’auto-édition avec VW Factory, mais aussi en poursuivant des collaborations avec de nouveaux éditeurs. Mais tout continuera de naître ici, dans son studio-atelier des quais de Seine, loin des clichés du genre.

Désormais, quand arrivent les feuilles de tôle dont elle fait grand usage, on démonte le garde-corps, on sangle les plaques au monte-charge et la poulie les descend. Jusqu’à 500 kilos, tout va bien… En même temps, escalier et cage composent un décor jaune et gris acier plutôt esthétique. Ici, on peut aussi bien travailler que recevoir. « L’atelier, il faut le vivre pour le comprendre. J’adore faire les choses qui me donne envie de dessiner », poursuit la jeune femme, qui travaille d’abord la matière avant de lui donner une destination. Aujourd’hui, l’orientation du studio, c’est de développer VW Factory comme une maison d’édition. Et la designer ne se restreint pas aux séries limitées, l’atelier est aussi le point de départ de productions plus importantes. Si une table, en tant que pièce unique, peut être réalisée ici avant d’être acquise par un collectionneur, Victoria Wilmotte développe, en même temps, un catalogue de créations plus accessibles. Lorsqu’il y a davantage de pièces à réaliser, leur production peut alors être sous-traitée.

Au sous-sol, les créations de Victoria Wilmotte exposées donnent une idée du profil de son label VW Factory. Magnifique manteau de cheminée bleu ciel réalisé pour un particulier, tables, miroir réalisé pour ClassiCon, revêtements pour l’architecture, lampes, sols azimutés. On pense à elle si on veut des couleurs subtiles et des objets graphiques aux contours très nets.
Au sous-sol, les créations de Victoria Wilmotte exposées donnent une idée du profil de son label VW Factory. Magnifique manteau de cheminée bleu ciel réalisé pour un particulier, tables, miroir réalisé pour ClassiCon, revêtements pour l’architecture, lampes, sols azimutés. On pense à elle si on veut des couleurs subtiles et des objets graphiques aux contours très nets. Fabien Breuil pour IDEAT

La première salle du sous-sol accueille les créations, exposées comme dans un showroom. Le regard s’arrête sur le sculptural prototype de Fireplace (2016), un manteau de cheminée en Corian bleu pâle. Son relief plissé est lisse et frais comme du marbre, matière également envisageable pour cette pièce réalisée il y a deux ans pour le stand de la galerie Torri au PAD Paris.

Dans la salle des machines, repeintes en jaune par ses soins, la designer, entre scie à ruban et plieuse, est dans son élément. Certaines de ses créations sont intégralement réalisées sur place.
Dans la salle des machines, repeintes en jaune par ses soins, la designer, entre scie à ruban et plieuse, est dans son élément. Certaines de ses créations sont intégralement réalisées sur place. Fabien Breuil pour IDEAT

Tout ce que l’on peut voir autour, tables, tabourets ou luminaires, a été fabriqué sur place. Victoria Wilmotte, toujours en quête de nouvelles finitions, se réjouit d’avoir trouvé une peinture couleur béton pour une lampe en acier thermolaqué. On découvre aussi des curiosités, comme la table basse Badges, créée pour l’exposition « Nouvelle Vague », à Milan en 2011 et qui se compose de deux plateaux de résine coulée, ceinturés par des cerclages en médium. La créatrice y a instillé des pigments afin d’obtenir une sorte de faux marbre.

Sagement rangés, comme la plupart des choses ici, ces éléments d’acier feront bientôt de nouvelles lampes. L’acier plié est la matière de prédilection de Victoria Wilmotte, sans qu’elle s’y enferme non plus, ayant aussi tâté du Corian, du verre ou de la résine.
Sagement rangés, comme la plupart des choses ici, ces éléments d’acier feront bientôt de nouvelles lampes. L’acier plié est la matière de prédilection de Victoria Wilmotte, sans qu’elle s’y enferme non plus, ayant aussi tâté du Corian, du verre ou de la résine. Fabien Breuil pour IDEAT