Septembre 2015. Victoria Wilmotte s’installe dans un atelier du quai des Célestins, dans le Marais. Certains, intrigués, s’exclament : « Oh ! C’est clean ! » La designer démontre simplement qu’on peut avoir les mains dans le cambouis sans pour autant travailler dans le désordre et la crasse. Au rez-de-chaussée, les lignes de son bureau en marbre de Carrare, qu’elle a elle-même conçu, se détachent du mur aux étagères parsemées d’objets. Dessinés par elle ou pas, colorés ou neutres, tous ont en commun des contours bien définis.
La jeune femme explique : « J’avais envie de valoriser l’artisanat en montrant que c’était beau et pas forcément sale et austère. Dans l’atelier, j’ai même repeint les machines achetées chez d’autres. En leur donnant une seconde vie, c’est comme si je les remerciais d’exister. » Au départ, quelqu’un lui conseille de chercher l’atelier de ses rêves sur le site Internet de la Mairie de Paris. Bingo ! C’était le premier de la liste. En photo, la façade l’enchante ; la visite tempère son enthousiasme. Sur les deux niveaux, celui du haut est bas de plafond et le sous-sol « une cave terreuse », se souvient-elle. Il en fallait plus pour l’empêcher d’y projeter l’idée d’un studio-atelier avec son scooter garé devant. Victoria Wilmotte a sollicité une entreprise uniquement pour la peinture et l’électricité ; les autres travaux, faits maison, marient la simplicité du béton au caillebotis métallique. De ce dernier, elle a fait une cage d’escalier qui descend vers la salle des machines. « Pour installer cet escalier, on a appelé des copains. Un travail monstrueux ! »