Portrait : Jim Olson, l’architecture au plus près de la Nature

D’abord, rencontrer l’architecte américain Jim Olson, 78 ans, auquel l’éditeur Thames & Hudson consacre ce mois-ci une monographie. Visiter ensuite sa « cabane » de Longbranch, nichée dans les bois de la péninsule de l’état de Washington, ainsi que la City Cabin imaginée à Seattle pour une amie d’enfance. Comprendre, enfin, que l’on tient là le meilleur moyen de faire mentir instantanément les clichés de folie des grandeurs que les États-Unis suscitent bien souvent…

L’espace intérieur, modeste en regard des normes américaines, reprend le plan en croix que l’architecte affectionne tant et qu’il a mis en œuvre à Longbranch au gré des ajouts : une pièce à vivre donnant sur le jardin et une chambre, une salle de bains et un dressing-buanderie de part et d’autre.

Dans un quartier résidentiel de Seattle, comme les États-Unis en connaissent tant, la City Cabin de Melissa, amie d’enfance de Jim Olson, est une transposition urbaine de la cabane de Longbranch et, surtout, de leur passion commune pour la nature.
Dans un quartier résidentiel de Seattle, comme les États-Unis en connaissent tant, la City Cabin de Melissa, amie d’enfance de Jim Olson, est une transposition urbaine de la cabane de Longbranch et, surtout, de leur passion commune pour la nature. DR

Melissa étant un électron libre à la personnalité affirmée – la visite de sa maison s’est d’ailleurs conclue sur un inattendu et péremptoire : « Et vous ne me demandez pas ce que je pense de Donald Trump ? » –, la City Cabin ne pouvait, logiquement, que faire écho à son exigence de transparence – pas de volets ou de rideaux dans la salle de bains… –, comme à ses passions éthiques. Sa collection d’art amérindien s’expose aux yeux de tous dans des étagères-niches montant jusqu’au plafond, le tout en simple contreplaqué certifié sans colle toxique.

Last but not least : à l’issue de nombreuses discussions, Melissa a réussi à obtenir de Jim qu’il délaisse, pour une fois, ses codes couleur fétiches et accepte de teinter le sol en ciment dans l’exacte nuance rouge-brun d’un galet ramassé sur la plage de Longbranch. Une « madeleine » qui a nécessité de multiples essais, mais que l’architecte n’a pas eu le cœur de refuser à son amie, l’amitié étant assurément aussi l’une des plus belles composantes de son œuvre.

Au fond à droite, devant la baie vitrée, la chaise monacale et graphique en bois est une création de l’architecte.
Au fond à droite, devant la baie vitrée, la chaise monacale et graphique en bois est une création de l’architecte. DR
Le lieu de vie est pensé comme une fenêtre sur l’extérieur.
Le lieu de vie est pensé comme une fenêtre sur l’extérieur. DR
Les très caractéristiques tons neutres de l’architecte semblent placer un voile de douceur sur les pièces de la cabane.
Les très caractéristiques tons neutres de l’architecte semblent placer un voile de douceur sur les pièces de la cabane. DR

* Icône absolue de Seattle, cette tour futuriste construite pour l’Exposition universelle de 1962 est actuellement rénovée par Olson Kundig, qui a gagné l’appel d’offres avec un projet ambitieux : installer un plancher et un parapet de verre à l’étage du restaurant panoramique tournant.