L’espace intérieur, modeste en regard des normes américaines, reprend le plan en croix que l’architecte affectionne tant et qu’il a mis en œuvre à Longbranch au gré des ajouts : une pièce à vivre donnant sur le jardin et une chambre, une salle de bains et un dressing-buanderie de part et d’autre.
Melissa étant un électron libre à la personnalité affirmée – la visite de sa maison s’est d’ailleurs conclue sur un inattendu et péremptoire : « Et vous ne me demandez pas ce que je pense de Donald Trump ? » –, la City Cabin ne pouvait, logiquement, que faire écho à son exigence de transparence – pas de volets ou de rideaux dans la salle de bains… –, comme à ses passions éthiques. Sa collection d’art amérindien s’expose aux yeux de tous dans des étagères-niches montant jusqu’au plafond, le tout en simple contreplaqué certifié sans colle toxique.
Last but not least : à l’issue de nombreuses discussions, Melissa a réussi à obtenir de Jim qu’il délaisse, pour une fois, ses codes couleur fétiches et accepte de teinter le sol en ciment dans l’exacte nuance rouge-brun d’un galet ramassé sur la plage de Longbranch. Une « madeleine » qui a nécessité de multiples essais, mais que l’architecte n’a pas eu le cœur de refuser à son amie, l’amitié étant assurément aussi l’une des plus belles composantes de son œuvre.
* Icône absolue de Seattle, cette tour futuriste construite pour l’Exposition universelle de 1962 est actuellement rénovée par Olson Kundig, qui a gagné l’appel d’offres avec un projet ambitieux : installer un plancher et un parapet de verre à l’étage du restaurant panoramique tournant.